Équateur: un candidat à la présidentielle tué par balles, l’état d’urgence décrété
Par AlAhed avec AFP
Le candidat à l’élection présidentielle en Équateur Fernando Villavicencio a été tué par balles mercredi 9 août au soir après un meeting dans la ville de Quito. L’état d'urgence a été décrété dans le pays.
Le président Guillermo Lasso a rapidement confirmé l’information sur le réseau social X.
«Je suis indigné et choqué par l'assassinat du candidat à la présidence Fernando Villavicencio», a-t-il écrit.
«Je vous assure que ce crime ne restera pas impuni», a-t-il promis.
«Le crime organisé est allé très loin, mais tout le poids de la loi s'abattra sur lui», a-t-il ajouté.
La date des élections maintenue
Le chef de l'État qui a convoqué dans la foulée une réunion des hauts responsables de la sécurité, a décrété l'état d'urgence dans le pays.
«Les forces armées sont en ce moment mobilisées à travers tout le territoire national afin de garantir la sécurité des citoyens, la tranquillité du pays et des élections libres et démocratiques le 20 août», a déclaré le président équatorien dans une allocution diffusée sur YouTube.
La date des élections générales anticipées en Equateur a été maintenue au 20 août, a annoncé la responsable du Conseil national électoral, Diana Atamaint, après l'assassinat.
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre le candidat sortant de son meeting accompagné par ses gardes du corps qui le font monter dans un véhicule, jusqu’au moment où des coups de feu éclatent, semant la panique dans la foule.
Le ministère de la Justice a annoncé par la suite que l’assaillant n’avait pas survécu, sans donner plus de précisions.
Par ailleurs, six personnes ont été arrêtées selon le bureau du procureur général.
Le principal journal local, El Universo, affirme que Fernando Villavicencio a été assassiné «selon la méthode des sicarios (tueurs à gages), avec trois balles dans la tête».
Selon ce même média, la fusillade a aussi fait un nombre indéterminé de blessés.
Le médecin Carlos Figueroa, un ami de la victime présent sur les lieux au moment de l'assassinat, a indiqué à la presse qu'il avait entendu une trentaine de coups de feu.
La police a déclenché une explosion contrôlée sur le site de l'attentat, où une bombe semblait avoir été posée.
Menaces de mort
La semaine précédente, Fernando Villavicencio avait fait état de menaces contre lui et son équipe de campagne, prétendument adressées par le chef d'une bande criminelle liée au narcotrafic actuellement en prison.
«Malgré les nouvelles menaces, nous continuerons de lutter pour les braves gens de notre #Equateur», avait alors écrit l'ex-député sur X, précisant avoir reçu une «menace gravissime» de «alias Fito», leader de la bande «Los Choneros».
Quand il était le président de la commission en charge de la Fiscalité à l'Assemblée dissoute par Guillermo Lasso en mai, Villavicencio dénonçait régulièrement des cas de corruption, comme il en avait l'habitude au cours de sa carrière de journaliste.
Fernando Villavicencio, un centriste de 59 ans, était l'un des huit candidats au premier tour de la présidentielle prévu le 20 août.
Selon les derniers sondages, il se classait deuxième en intentions de vote avec environ 13%, derrière l'avocate Luisa Gonzalez, proche de l'ex-président de gauche Rafael Correa.
Ces dernières années, l'Équateur est confronté à une vague de violence liée au trafic de drogue qui, en plein processus électoral, a déjà entraîné la mort d'un maire et d'un candidat au Parlement.
La présidente du Conseil national électoral (CNE), Diana Atamaint avait en outre indiqué mercredi que plusieurs membres de cette autorité chargée de superviser le scrutin avaient reçu des menaces de mort.
Le nombre d'homicides pour 100.000 habitants s'est établi à 25 en 2022 dans le pays, presque le double par rapport à 2021.