Migrants déplacés par avion: le gouverneur de Californie menace de poursuivre DeSantis
Par AFP
Le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, a menacé lundi 5 juin de poursuivre en justice son homologue de Floride, le républicain Ron DeSantis, pour «enlèvement», après l'arrivée de deux groupes de migrants par jet privé dans la capitale californienne Sacramento. Candidat à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2024, Ron DeSantis mène depuis plusieurs mois une politique de déplacement de migrants vers des États démocrates, en signe de protestation contre la politique migratoire menée par le président démocrate Joe Biden.
Le gouverneur de Floride avait notamment revendiqué en septembre dernier le transfert de 48 migrants par avion depuis le Texas vers l'île de Martha's Vineyard, lieu de villégiature prisée de la haute société américaine, située dans le Massachusetts (nord-est). Il a par la suite promulgué en février une loi autorisant son administration à transférer des migrants en situation illégale vers un autre État, y compris s'ils vivent en dehors de la Floride.
«Petit homme pathétique»
«Ron DeSantis, petit homme pathétique», a tweeté Gavin Newsom. «Ici, ce n'est pas Martha's Vineyard. Une inculpation pour enlèvement?», a-t-il ajouté, avec une capture écran d'un article de loi de l'État de Californie concernant les enlèvements. Le procureur général de l'État, Rob Bonta, a de son côté annoncé samedi l'ouverture d'une enquête sur l'arrivée de ces migrants, précisant qu'ils possédaient des papiers «censés venir du gouvernement de Floride».
«Nous étudions la possibilité d'engager une action en justice au pénal ou au civil contre ceux qui ont transporté ou organisé le transport de ces migrants vulnérables», a-t-il ajouté. Le premier groupe de migrants, originaires de Colombie et du Venezuela, est arrivé vendredi, et le deuxième groupe, venant principalement du Venezuela, a atterri lundi, selon la presse américaine.
Sollicitée par l'AFP, l'équipe de Ron DeSantis n'a pas répondu à l'immédiat. Selon une enquête judiciaire, les migrants arrivés en septembre à Martha's Vineyard auraient été attirés dans l'avion par des fausses promesses d'emploi, a rapporté le journal Miami Herald.