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Défaut de paiement américain: l’espoir d’un accord politique grandit, la date butoir repoussée au 5 juin

Défaut de paiement américain: l’espoir d’un accord politique grandit, la date butoir repoussée au 5 juin
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Par AlAhed avec AFP

Un accord enfin en vue? Alors que la fenêtre de tir se rétrécit pour éviter un défaut de paiement américain, la Maison-Blanche et les négociateurs continuaient vendredi à échafauder un compromis aux lourdes implications politiques.

Selon plusieurs médias américains, les équipes du président démocrate Joe Biden et celles du patron républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, se sont déjà entendues sur quelques grandes lignes.

«On est très proches, et je suis optimiste», a déclaré vendredi en fin d'après-midi le président américain. «J'espère que nous saurons d'ici ce soir si nous sommes en mesure de conclure un accord».

Cet accord, indispensable pour que les conservateurs acceptent de voter au Congrès pour relever le plafond d'endettement public des États-Unis, gèlerait certaines dépenses, mais sans toucher aux budgets consacrés à la défense et aux vétérans, rapportent par exemple le New York Times ou le Washington Post.

Il permettrait de repousser pour deux ans, jusqu'à la prochaine élection présidentielle, le risque d'un défaut de paiement.

Ce scénario inédit d'une banqueroute de la première puissance mondiale pourrait intervenir après le 5 juin faute d'accord politique et de vote au Sénat comme à la Chambre des représentants.

Une estimation affinée qui offre quelques jours de répit par rapport à la précédente évaluation, qui portait sur le 1er juin.

Les États-Unis se retrouveraient alors dans l'incapacité de rembourser leurs créanciers, ce qui est la définition d'un défaut de paiement, mais aussi de verser les salaires de certains fonctionnaires et les prestations sociales.

L'enjeu, en plus d'éviter un cataclysme financier, social et économique, est de permettre à chaque camp de limiter la casse au niveau politique.

Kevin McCarthy, qui a besoin d'affirmer sa stature de président de la Chambre, pourrait se targuer d'avoir insufflé plus de rigueur budgétaire, tandis que les démocrates affirmeraient avoir protégé les prestations sociales ou les grands projets d'investissement.

«Visions opposées»

Le président américain, en campagne pour une réélection, a expliqué jeudi que «deux visions opposées» étaient selon lui à l'œuvre dans ces discussions.

Il s'est posé en champion de la justice sociale et fiscale, demandant que les plus riches et les grandes entreprises «payent leur juste part» d'impôt, en peignant les républicains comme le parti des grandes fortunes et de Wall Street.

Mais selon la presse, le démocrate de 80 ans aurait renoncé, dans les négociations avec les républicains, à augmenter autant qu'il le voulait les moyens consacrés à la lutte contre la fraude fiscale.

Si un accord est trouvé, il faudra encore qu'il soit adopté par le Sénat, contrôlé de justesse par les démocrates, et par la Chambre des représentants, sur laquelle les conservateurs ont une fragile majorité. Et cela ne sera pas une mince affaire.

D'une part, parce que le calendrier parlementaire est contraint: nombre d'élus sont retournés chez eux à travers les États-Unis pour une pause de plusieurs jours à l'occasion du week-end prolongé du «Memorial Day».

D'autre part, parce que certains progressistes au sein du parti démocrate, tout comme certains élus du parti républicain ont d'ores et déjà menacé de ne pas ratifier un texte qui ferait trop de concessions au camp adverse.

Le sénateur républicain Mike Lee a ainsi promis jeudi qu'il «utiliserait tous les outils de procédure à (sa) disposition pour empêcher un accord sur le plafond de la dette qui ne contiendrait pas de réformes des dépenses substantielles. J'ai bien peur que nous allions dans cette direction».

Des sénateurs démocrates ont eux demandé au président de s'appuyer sur le 14ème amendement de la Constitution, qui interdit de remettre en cause la «solvabilité» des États-Unis, pour passer en force et continuer à émettre de la dette même si aucun accord n'était trouvé.

Ce à quoi la Maison Blanche oppose désormais un refus catégorique, au grand dam du camp progressiste.

Autrement dit, il faudra que Joe Biden et McCarthy jouent au centre pour rallier le plus de parlementaires des deux camps, un exercice devenu excessivement difficile dans un pays où les clivages politiques se sont nettement creusés ces dernières années.

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