Un Américain sur cinq aurait perdu un membre de sa famille par arme à feu
Par AlAhed avec AFP
Environ un Américain sur cinq déclare qu'un membre de sa famille a été tué avec une arme à feu, selon une étude de la Kaiser Family Foundation publiée mardi.
L'enquête met en évidence l'épidémie généralisée de la violence armée dans le pays.
La Fondation cherche à obtenir un soutien en faveur d'une législation sur la réforme des armes à feu, alors que 2023 est en passe de devenir l'année la plus meurtrière de la décennie.
Selon les Centers for Disease Control, le nombre de décès liés aux armes à feu aux États-Unis en 2020 a atteint 45 222, l'année la plus récente pour laquelle des données complètes sont disponibles.
Cela représente 124 décès par jour, ce qui marque une forte augmentation par rapport aux années précédentes.
Ces décès sont principalement dus à des homicides (près de 5 000) et à des suicides (6 666), conformément aux tendances générales des années précédentes.
Jusqu'à présent, 146 fusillades de masse ont eu lieu en 2023, soit bien plus qu'à cette période de l'année pour chacune des deux dernières années.
La récente série de fusillades de masse, dont celle de lundi dans une banque du centre de Louisville (Kentucky), a ravivé le débat de longue date sur la violence armée aux États-Unis.
Rien que cette année, les fusillades de masse ont déjà coûté la vie à plus de 200 personnes dans près de 150 incidents.
Cette évaluation, qui exclut l'auteur de la fusillade et ne prend pas en compte les blessures de centaines de survivants, sous-estime largement l'ampleur de l'épidémie de violence armée dans le pays.
Les armes à feu sont aujourd'hui la première cause de décès des enfants et des adolescents aux États-Unis, dépassant les accidents de la route en 2020.
Bien que les fusillades de masse dominent le discours public, la majorité des décès par arme à feu sont dus à leur utilisation dans de nombreux suicides et homicides.
Selon l'étude, les efforts politiques visant à réduire le nombre de décès par arme à feu sont extrêmement timides et terriblement inefficaces.
En outre, les auteurs de l'étude notent que la question est intensément partisane et qu'aucun consensus politique n'a été atteint pour légiférer sur le sujet au niveau fédéral.
L'étude souligne que la question est si épineuse que les sondages suggèrent qu'une minorité significative d'Américains (un peu moins de la moitié), principalement des Républicains, pensent que les fusillades de masse sont tout simplement normales dans une société libre.
Les États-Unis sont une exception dans le monde, avec des taux de mortalité par arme à feu souvent des dizaines de fois supérieurs à ceux d'autres pays comme la France, l'Australie, le Japon et le Royaume-Uni.
Le phénomène des meurtres de masse dans les écoles, les églises ou les centres commerciaux n'a d'équivalent nulle part ailleurs.
L'accès aux armes à feu pour les citoyens américains est beaucoup plus facile que dans d'autres pays en raison de l'interprétation du deuxième amendement de la Constitution américaine.