Une analyse israélienne : Le secrétaire général du Hezbollah a relevé la valeur du pari

Par AlAhed

Lilach Shoval, spécialiste des affaires militaires au journal israélien «Israel Hayom», a estimé que le tir de 34 roquettes depuis le sud du Liban sur la région de la Galilée occidentale est sans aucun doute l'incident de sécurité le plus grave dans ce secteur depuis la deuxième guerre du Liban, en 2006.

Elle a ajouté que le tir de roquettes serait une réponse palestinienne aux événements de l’esplanade des mosquées et de la violation de la mosquée Al-Aqsa.

«Dans l'arène du nord, la situation est plus compliquée, car Nasrallah a menacé de répondre à toute action israélienne sur le territoire libanais, et sa menace est soutenue par des dizaines de milliers de roquettes dirigées contre Israël», a-t-elle rappelé.

Elle a souligné que les menaces du secrétaire général du Hezbollah selon lesquelles il répondrait à toute action israélienne dirigée contre le Liban ou les citoyens libanais, ont poussé «Tel Aviv» pendant des mois à freiner son action à maintes reprises. Ainsi, «Israël» n'a pas réagi au lancement de drones vers le champ de Karish il y a plusieurs mois et aurait préféré une action indirecte sous forme d'attaques en Syrie en réponse au récent incident de Megiddo.

Selon Shoval, les politiques d'endiguement et de réponse indirecte à «Israël» ont renforcé la confiance en soi de Nasrallah, qui a augmenté la valeur de son pari, ce qui a été ajouté à l'érosion de la dissuasion israélienne, en particulier après la situation intérieure précaire ces dernières semaines suite à la tentative de faire passer des réformes judiciaires, qui a conduit à des protestations massives des réservistes, ainsi qu'à des tensions entre Washington et «Tel-Aviv».

Shoval a estimé qu'«Israël ne peut plus poursuivre les politiques d'endiguement et de retenue, car le tir de 34 missiles change radicalement la situation».

Elle a évoqué les discussions qui ont eu lieu dans l'entité ennemie pour étudier la méthode de la riposte, d'abord au niveau de l'armée et du «Shin Bet», puis avec le ministre de la guerre. Plus tard, Netanyahu a ordonné au Cabinet de se réunir.

Shoval a souligné que le principal dilemme pour les décideurs est de savoir comment réduire, autant que possible, les risques d'une escalade globale de la situation. Mais malgré la volonté israélienne de limiter la réponse et de la restreindre aux Palestiniens, il est important de rappeler que la dernière fois que l'armée israélienne a répondu contre des tirs palestiniens depuis le Liban, en août 2021, le Hezbollah a répondu en tirant 19 missiles sur les fermes de Chebaa.

Elle a expliqué que les principaux objectifs de l’institution sécuritaire de l'ennemi consistent à calmer considérablement la situation à Al-Qods à riposter dans la bande de Gaza et au Liban sans entrer dans une guerre. Mais au Liban, il serait très difficile de prédire la dynamique des faits.

«Nous pourrions certainement nous plonger dans plusieurs jours de combats, voire plus», a conclu Shoval.