États-Unis: les agences fédérales devront désinstaller TikTok sous 30 jours
Par AlAhed avec AFP
Les agences fédérales américaines devront s'assurer que leurs appareils ne sont plus dotés de l'application de vidéos TikTok sous 30 jours, a ordonné lundi 27 février le Bureau de la gestion et du budget à la Maison-Blanche (OMB).
Détenue par l'entreprise chinoise ByteDance, TikTok a été prise pour cible par les législateurs américains qui considèrent l'application comme «une menace à la sécurité nationale», et avaient interdit son usage sur les appareils des fonctionnaires dans une loi votée fin décembre.
L'ordre de l'OMB est pris en application de cette loi, ratifiée début janvier par le président Joe Biden.
Dans un mémorandum, la directrice de ce bureau, Shalanda Young, a demandé aux agences gouvernementales de «supprimer et d'interdire les installations» de l'application sur les appareils leur appartenant ou gérés par elles, et d'«interdire le trafic Internet» depuis ces appareils vers l'application.
«Un niveau de risque inacceptable»
L'ultrapopulaire plateforme de vidéos courtes et virales, propriété de l'entreprise chinoise ByteDance, est de plus en plus scrutée par les Occidentaux qui craignent que Pékin puisse ainsi accéder aux données d'utilisateurs du monde entier.
Cette interdiction au sein du gouvernement fédéral américain survient quelques jours après une décision similaire de la Commission européenne, qui a interdit TikTok à son personnel pour «protéger» l'institution.
Le gouvernement du Canada a lui aussi annoncé lundi qu'il allait bannir TikTok des appareils mobiles qu'il fournit à son personnel à compter de mardi, évoquant «un niveau de risque inacceptable pour la vie privée et la sécurité».
TikTok fait déjà partie des applications chinoises interdites en Inde depuis 2020.
Avec plus d'un milliard d'utilisateurs actifs dans le monde, TikTok pointe à la sixième place des plateformes sociales les plus utilisées, selon le dernier rapport de We Are Social sur l'évolution du numérique, publié en janvier.
TikTok avait reconnu en novembre que certains employés en Chine pouvaient accéder aux données d'utilisateurs européens, et avait admis en décembre que des employés avaient utilisé ces données pour traquer des journalistes.
Mais le groupe nie tout contrôle ou accès du gouvernement chinois à ses données.