Sabotage des Nord Stream: Hersh révèle comment Biden a accidentellement dévoilé un plan secret US
Par AlAhed avec Sputnik
Le journaliste Seymour Hersh a raconté sur RT que l'équipe qui était à l'origine des explosions des Nord Stream a été bouleversée lorsque le chef de l’État américain a dévoilé leur projet lors d'une conférence de presse. Ceci alors que le sabotage avait été conçu comme une opération secrète.
Trois semaines après le briefing au cours duquel Joe Biden a été informé du plan de sabotage des Nord Stream, il en a parlé publiquement, tout comme la secrétaire d'État adjointe américaine Victoria Nuland. C’est ce qu’a annoncé le journaliste Seymour Hersh dans une interview accordée à la chaîne RT le 23 février.
«Le président a dit lors d'une conférence de presse: "Nous allons arrêter le Nord Stream 1". Après ces mots, un journaliste lui a posé une question: "Alors comment allez-vous le faire?" [Joe Biden, ndlr] a répondu: "Je vais vous dire: nous savons comment le faire. Nous pouvons le faire"», a raconté le lauréat du prestigieux prix Pulitzer.
Cela a contrarié l'équipe qui élaborait le plan, «car tout était conçu comme une opération secrète».
En outre, il a souligné qu’au moment où le président prononçait ces mots, les explosifs étaient déjà au fond de la mer Baltique depuis des mois.
Un sous-texte politique
Seymour Hersh a aussi noté que Biden avait décidé de faire exploser les gazoducs exclusivement pour des raisons politiques.
D’après lui, son objectif était «d’empêcher l’Allemagne et l’Europe occidentale d’ouvrir le gazoduc en cas de vague de froid imminente».
Les gazoducs Nord Stream ont été la cible d’un sabotage le 26 septembre, déversant près de 70 tonnes de gaz par heure, comme l’avaient calculé des scientifiques chinois.
Le président russe Vladimir Poutine avait fustigé un «acte de terrorisme international».
Début février, Seymour Hersh avait livré des révélations détonantes sur les explosions, accusant des plongeurs américains d’avoir posé des explosifs sur les pipelines, avec l’aide de la Norvège.
Son enquête a été corroborée par le travail d’un autre journaliste américain, John Dougan, qui a affirmé avoir reçu une lettre d’un participant aux exercices BALTOPS 22 de l’Otan, en marge desquels les explosifs auraient été posés.
Ces révélations ont relancé les débats sur la nécessité d’une enquête internationale.
Pékin a encore récemment déploré le silence et la passivité des Occidentaux sur le sujet, incitant l’Onu à lancer des investigations.