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L’ambassadeur de Russie au Liban à AlAhed: Moscou affronte la machine de l’OTAN, l’Occident pratique le terrorisme économique

L’ambassadeur de Russie au Liban à AlAhed: Moscou affronte la machine de l’OTAN, l’Occident pratique le terrorisme économique
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Par AlAhed

Avec l’approche de la fin de la première année de l’opération militaire russe en Ukraine, AlAhed a interviewé l’ambassadeur de Russie au Liban, Alexandre Rodacov, qui a affirmé que son pays n’est pas en état de guerre avec le peuple ukrainien, mais affronte plutôt la machine militaire de l’OTAN, avec en tête les États-Unis qui exploitent les Ukrainiens dans cette guerre, alors que Kiev n’a pas le pouvoir de prendre aucune décision souverainiste.

Q- Un an s’est écoulé depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine ; quels sont les objectifs réalisés par la Russie et comment évaluez-vous les opérations en cours ?

R- Le système des relations internationales connaît des changements radicaux. Les résultats de l’année 2022 montrent le refus clair et catégorique du monde occidental de traiter sur un pied d’égalité, en tant que partenaire pleinement souverain, avec qui que ce soit. En effet, l’Occident traite certains pays comme des entités dépendantes, des colonies, ou comme des pays de deuxième classe. L’Occident commet également ouvertement des actions agressives et perfides sans le moindre égard pour les intérêts des autres pays.

Les démarches hostiles de l’OTAN envers la Russie ont commencé bien avant février 2022, ce qui a finalement conduit à une escalade sur l’axe ukrainien.

Les objectifs de l’opération militaire spéciale russe forcée sur le sol ukrainien n’ont pas changé. Il s’agit principalement de protéger notre patrie, sa souveraineté et son intégrité territoriale, d’assurer la sécurité du peuple russe, y compris sur le territoire de l’Ukraine libérée des néonazis, ainsi que la démilitarisation et la dénazification de ce pays. Nous avançons régulièrement vers la finalisation de toutes les tâches difficiles.

Q- Les portes du dialogue avec Kiev sont-elles encore ouvertes ?

R- L'un des grands principes de la politique étrangère russe est la nécessité de résoudre les différends par des moyens politiques et diplomatiques.

Nous avons toujours été et demeurons ouverts au dialogue avec Kiev, y compris sur un règlement pacifique de la crise ukrainienne. Plusieurs rounds de négociations ont déjà eu lieu au printemps de l'année dernière, que la partie ukrainienne a refusé de poursuivre, selon les ordres de Washington.

Il est important pour l’Ukraine de comprendre que la Russie n'est pas en guerre avec le peuple ukrainien, mais fait face à toute la machine militaire de l'OTAN, dirigée par les États-Unis, qui exploitent les Ukrainiens. Kiev n'a aucune autorité pour prendre des décisions souveraines ou de son propre chef.

Ainsi, il est nécessaire, tout d'abord que Washington, les capitales européennes et le régime fantoche de Kiev réalisent l'impératif de respecter les intérêts légitimes de sécurité de la Russie afin d'entamer des négociations sur un règlement en Ukraine.

Il n'y a rien de nouveau dans notre position sur cette question. Nous nous sommes toujours efforcés de créer un système de sécurité égale et indivisible pour tous. Nous considérons comme inutiles les tentatives visant à renforcer la sécurité d'un État en portant atteinte aux intérêts d'un autre État.

Q- Quelles sont les méthodes adoptées par la Russie pour résister face aux campagnes occidentales sur le plan politique, économique et médiatique?

R- En fait, une guerre hybride féroce a été lancée contre la Russie. Les pays occidentaux prennent des mesures hostiles à notre égard dans les domaines politique, économique et médiatique, en plus du soutien militaire fourni aux néonazis à Kiev.

Les tentatives d'isoler la Russie dans le monde se poursuivent. Dans les médias pro-occidentaux, ils essaient de nous discréditer et de porter de fausses accusations sur les problèmes du monde, comme les crises alimentaires et énergétiques mondiales. Des sanctions illégales sont imposées unilatéralement et ils ont l'intention d'utiliser des méthodes frauduleuses et illégales à notre encontre.

Ceci est fait dans le but d'affaiblir ou de briser la Russie, mais ils ne pourront pas atteindre les objectifs escomptés.

Nous avons réussi à nous préparer aux sanctions. Nous développons activement et rapidement nos propres contre-mesures économiques. Nous travaillons également dur pour clarifier et diffuser nos positions visant à promouvoir la paix mondiale, à assurer la sécurité et la stabilité mondiales et à établir un système équitable et démocratique pour les relations entre les États. Nous développons des relations avec des pays qui partagent cette vision et cette mission.

Q- Comment Moscou gère-t-elle les sanctions économiques qui lui sont imposées à la lumière de la guerre avec Kiev ? Quel est l'impact de ces sanctions sur l'intérieur russe ? Comment Moscou affronte-t-elle juridiquement ce terrorisme économique ?

R- Pour commencer, je voudrais souligner la formulation correcte de la question : les pays occidentaux pratiquent actuellement le terrorisme économique dans sa manifestation la plus évidente.

Les Européens, que l'on appelait autrefois des «partenaires», ont complètement perdu leur crédibilité. Ils essaient d'étrangler économiquement la Russie. Ils fixent arbitrairement des plafonds de prix pour l'achat du gaz et du pétrole russes, sabotent l'infrastructure qui garantit l'approvisionnement en hydrocarbures, puis nous accusent sans fondement de provoquer les crises alimentaires et énergétiques mondiales, sachant qu'ils empêchent eux-mêmes l'envoi de céréales et d'engrais russes vers les pays dans le besoin.

La politique de sanctions économiques est pratiquée depuis longtemps contre la Russie. Ces dernières années, nous avons assisté à un nouveau renforcement de ces sanctions. Cependant, c'était assez facile à prévoir, donc nous pouvions nous y préparer. Nous prenons les mesures nécessaires pour minimiser les dommages et assurer le fonctionnement durable de tous les secteurs de l'économie nationale. La politique de substitution des importations, le développement accéléré de l'industrie privée et le renforcement de la souveraineté technologique visent à neutraliser l'impact des sanctions et de toutes les restrictions.

Q- Quel est le rôle des alliés de la Russie dans le renforcement de la fermeté russe face à l'attaque occidentale ?

R- La grande majorité des pays du monde réalisent les véritables raisons de la guerre qu'une poignée de pays occidentaux a lancée contre la Russie. Nous entretenons des relations fiables avec un certain nombre de nos amis et alliés en Asie, en Afrique, en Amérique latine et au Moyen-Orient. Avec eux nous continuons à développer le dialogue politique et la coopération commerciale et économique bilatérale, ainsi qu'à travers divers cadres d'organismes internationaux.

La Russie est depuis longtemps un partenaire commercial fiable et un fournisseur d'énergie, de denrées alimentaires et d'autres biens et services. En raison du parcours hostile de l'Occident envers la Russie, nos relations sont actuellement redirigées vers les marchés des pays amis, notamment asiatiques. Nous coopérons avec succès avec les États membres de l'Union économique eurasienne, le BRICS et l'Organisation de coopération de Shanghai pour surmonter les défis émergents.

Q- Au Liban, on a entendu parler dans les médias d'offres russes dans divers domaines d'assistance au gouvernement et au peuple, est-il possible d'en donner un aperçu ? Comment le gouvernement libanais a-t-il réagi?

R- Nos amis libanais sont bien conscients de la disponibilité constante de la Russie à prêter main-forte dans les moments difficiles.

Une aide russe en nature est fournie au Liban, notamment par l'intermédiaire d'organisations humanitaires des Nations Unies. Par exemple, l'année dernière, 714.15 tonnes d'huile de tournesol russe ont été distribuées aux écoles libanaises.

Chaque année, nous offrons 150 bourses aux étudiants libanais qui souhaitent recevoir une éducation gratuite dans les universités russes.

Répondant à l'appel du gouvernement libanais, le président russe Vladimir Poutine a décidé de fournir gratuitement de blé et de produits pétroliers. Les questions logistiques techniques du transport de ces produits sont examinées à l’heure actuelle. En outre, nous étudions les perspectives d'intensification de la coopération bilatérale dans un certain nombre de domaines, dont l'énergie, la médecine et l'agriculture. Nous recherchons d'autres opportunités pour soutenir nos amis libanais pendant cette période difficile pour leur pays. Nous restons toujours ouverts à étudier des propositions de lancement de projets bénéfiques pour les deux parties.

Nous sommes convaincus que l'élection rapide du Président du Liban et la formation ultérieure d'un gouvernement efficace et compétent contribueront à large mesure au bon déroulement de toutes ces initiatives.

Q- Certaines compagnies aériennes russes souffrent de ne pouvoir s’assurer le carburant au Liban. Comment commentez-vous ce fait?

R- L'une des manifestations du terrorisme économique occidental, dont nous avons parlé, est l'intimidation flagrante des partenaires avec lesquels nous traitons, dans le but de refuser de coopérer avec nous. Les entreprises opérant au Liban dans l'entretien des avions ne pouvaient échapper à ces pressions, car sous la menace de sanctions, il leur était interdit de ravitailler les avions russes.

Ceci, bien sûr, crée des inconvénients et de la confusion. Considérant que l'ensemble de l'économie russe s'est adaptée à la pression des sanctions continues, nous adoptons, dans l'intérêt supérieur de notre pays, des méthodes efficaces pour neutraliser les dommages causés par les restrictions qui nous sont appliquées et y répondre de manière appropriée. Nous sommes convaincus qu'avec le temps nous pourrons rétablir les vols Moscou-Beyrouth.

Q- L'application par le gouvernement libanais de certaines des sanctions imposées à la Russie, à la demande occidentale, affecte-t-elle la communauté libanaise en Russie ?

R- Les pays occidentaux, dans leurs tentatives imprudentes d'infliger des dommages économiques à la Russie, créent toute une série de complexités qui affectent des personnes innocentes, exacerbant souvent les problèmes sociaux et économiques dans ces mêmes pays qui imposent des sanctions.

Nous regrettons que cette politique ait affecté négativement la situation de milliers d'expatriés libanais vivant en Russie, les privant de la possibilité de bénéficier de vols directs à des prix abordables vers leur patrie. Nous essayons de trouver un moyen de sortir de cette situation.

Q- Un dernier mot que vous souhaitez dire?

R- La Russie défend traditionnellement la promotion de la paix et de la stabilité internationales dans le strict respect du principe de l'égalité souveraine des États. Les relations de la Russie avec tous les pays arabes ont toujours été caractérisées par une ouverture amicale, et la volonté de prendre en compte les intérêts de chacun aux côtés de l'entraide.

Aujourd'hui, dans le monde multipolaire émergent, les relations russo-arabes sont devenues un modèle de relations sincères, mutuellement bénéfiques et diversifiées. La fermeté de nombreux pays arabes face à l'extorsion et à l'intimidation est respectée, ainsi que leur ferme position d'être guidés par leurs intérêts nationaux dans la résolution des problèmes internationaux urgents.

Je suis convaincu qu'en unissant les efforts de personnes partageant les mêmes idées sur toute la planète, nous pourrons contribuer efficacement à l'édification d'un nouvel ordre mondial multipolaire démocratique sans menaces contre les pays dits «indésirables», et sans manifestations de néonazisme et de néo-colonialisme.

 

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