Iran: 800 nouveaux manifestants inculpés pour des émeutes, première condamnation à mort
Par AlAhed avec AFP
Un tribunal de Téhéran a condamné à mort dimanche, pour la première fois, une personne accusée d'avoir participé «aux émeutes» qui secouent l'Iran, a annoncé l'agence de l'autorité judiciaire Mizan online.
Aucune information n'a été donnée sur son identité ni sur son âge.
Selon le verdict, cette personne est jugée coupable «d'avoir incendié un bâtiment gouvernemental, de trouble à l'ordre public, de rassemblement et conspiration en vue de commettre un crime contre la sécurité nationale, d'être un ennemi de Dieu et de corruption sur terre», a précisé l'agence.
Un autre tribunal de la capitale a condamné cinq personnes à des peines de cinq à 10 ans de prison pour «rassemblement et conspiration en vue de commettre des crimes contre la sécurité nationale et trouble à l'ordre public».
Il s'agit de tribunaux de première instance et les condamnés peuvent donc faire appel, précise Mizan.
800 manifestants inculpés
L'Iran est le théâtre de manifestations depuis la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après s'être effondrée dans un poste de police de la capitale Téhéran.
Un mouvement de contestation a été déclenché par sa mort, entraînant des dizaines de morts et des centaines d'arrestations.
Les médias et influenceurs occidentaux ont déployé d'énormes efforts pour aggraver l'ampleur des troubles en Iran et ont affirmé que la mort de Mahsa Amini était due à la dureté des forces de police à son encontre, tandis que la police iranienne avait publié un clip vidéo montrant que sa mort était due à une crise cardiaque, prouvant les fausses nouvelles diffusées par les médias occidentaux et la presse anti-iranienne.
La justice iranienne a par ailleurs inculpé près de 800 personnes pour leur participation à des «récentes émeutes» dans les provinces d'Hormozgan, d'Ispahan et Markazi.
Plus de 2.000 personnes ont été inculpées, dont la moitié à Téhéran, depuis le début des manifestations, il y a deux mois, selon les chiffres fournis par la justice iranienne.
Récemment, une grande majorité des 290 députés iraniens avaient réclamé à tous les responsables du pays, y compris le pouvoir judiciaire, d'appliquer la loi du talion contre les «ennemis de Dieu», en référence aux auteurs des «émeutes» qui secouent le pays.
«Comme le groupe terroriste Daech, ils ont porté atteinte à la vie et aux biens des gens avec des armes blanches et des armes à feu», affirmaient les parlementaires.
Pour tenter d'apaiser la situation au Sistan-Baloutchistan après les incidents éclatés depuis le 30 septembre, une délégation dépêchée par le Leader de la Révolution sayed Ali Khamenei s'est rendue ce week-end dans cette province du sud-est de l'Iran.
Arrivé samedi soir à Zahedan, la capitale de cette province, son représentant Mohammad-Javad Haj Ali Akbari a déclaré dimanche: «Nous sommes venus pour vous faire part du chagrin et de la tristesse qu'éprouve le Leader de la Révolution concernant les incidents qui se sont produits» au Sistan-Baloutchistan.