Ukraine: l’aide militaire occidentale se poursuit, la Russie attend une offre de médiation turque
Par AlAhed avec AFP
L'Ukraine continue d'engranger l'aide militaire de ses alliés occidentaux pour la défense du ciel face aux frappes russes qui se poursuivent jeudi, alors que Moscou attend une offre de médiation de la part de la Turquie.
Kiev s'est félicité du soutien de ses alliés occidentaux qui ont promis de livrer «dès que possible» des moyens de défense anti-aériens après une vague de bombardements.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a assuré que la fourniture de ces systèmes à même de neutraliser les missiles russes dans le ciel ukrainien était «la priorité».
Le G7 et le FMI ont réaffirmé mercredi qu'ils soutiendraient l'Ukraine «le temps nécessaire» afin de faire face aux conséquences économiques de l'opération militaire russe, qui se chiffrent en milliards de dollars.
«La question clé est de couvrir notre déficit budgétaire et de reconstruire rapidement les infrastructures» détruites, a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne, remerciant les pays alliés.
Nouvelles promesses de Londres et Paris
La promesse intervient alors que l'Ukraine essuie depuis lundi des salves «massives» de missiles, roquettes et drones visant en particulier son infrastructure énergétique civile, en représailles à l'attaque à l'explosif qui a endommagé samedi le pont de Crimée et imputée par Moscou à Kiev.
Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a salué «une nouvelle ère de la défense aérienne» avec l'arrivée du système «Iris-T d'Allemagne» et la livraison prochaine de «NASAMS américains».
Le Royaume-Uni a annoncé jeudi qu'il fournirait à l'Ukraine des missiles de défense anti-aérienne supplémentaires et notamment des munitions capables d'abattre des missiles de croisière.
Les missiles AMRAAM, qui seront fournis «dans les prochaines semaines» à Kiev pour être utilisés par le système de défense antiaérienne NASAMS promis par les Etats-Unis, sont les premiers donnés par Londres à pouvoir abattre des missiles de croisière, souligne le ministère britannique de la Défense dans un communiqué.
Le président français Emmanuel Macron a également promis dans la soirée «des radars, des systèmes et des missiles» anti-aériens, sans préciser quand ils seraient livrés.
Il a répété que la France travaillait avec le Danemark à l'envoi de six canons Ceasar, en plus des 18 déjà livrés.
Mardi, les 27 membres de l'Union européenne ont donné leur accord à l'organisation d'une mission militaire pour former les forces ukrainiennes dans plusieurs Etats membres.
Quelque 15.000 militaires devraient être concernés dans un premier temps, selon deux diplomates.
Les forces russes aux portes de Bakhmout
Sur le terrain, le ministère russe de la Défense a assuré avoir repoussé les Ukrainiens dans la petite poche de la région de Kharkiv (nord-est) encore sous contrôle de Moscou, dans le nord de la région de Kherson et dans les régions orientales de Donetsk et Lougansk.
Jeudi, les forces russes se trouvaient aux portes de Bakhmout après la capture de deux villages près de cette ville de l'est de l'Ukraine, ont annoncé les forces prorusses de la région.
Selon la chaîne Telegram des combattants prorusses de Donetsk, ils ont pris le contrôle des villages d'Opytné et d'Ivangrad, directement au sud de Bakhmout.
Rencontre Poutine et Erdogan
De son côté, le Kremlin a indiqué mercredi s'attendre à ce que le président turc Recep Tayyip Erdogan fasse à son homologue russe Vladimir Poutine une proposition concrète de médiation sur le conflit à l'occasion de leur rencontre jeudi au Kazakhstan.
«Les Turcs proposent leur médiation. Si des contacts (russo-ukrainiens) devaient avoir lieu, ils se feraient sur le territoire» turc, a ajouté à la presse le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.
«Erdogan va probablement officiellement proposer quelque chose», a-t-il ajouté, précisant s'attendre à une «discussion intéressante et utile».
Inquiet d'un possible accident nucléaire, le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, est de retour à Kiev, en accord avec Zelensky, a-t-il tweeté, après sa rencontre avec Vladimir Poutine dans le cadre de ses efforts pour établir «une zone de protection» autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia.