Pyongyang s’autorise à mener une frappe nucléaire préventive en cas de menace
Par AlAhed avec AFP
Nouvelle escalade dans le dossier de l'arsenal nucléaire nord-coréen: Pyongyang a adopté une loi l'autorisant à mener une frappe atomique préventive et déclarant «irréversible» le statut de puissance nucléaire du pays, ont annoncé les médias d'État vendredi 9 septembre.
Cette annonce intervient dans un contexte de relations intercoréennes tendues.
Pyongyang a conduit un nombre record de tests de missiles cette année, et a accusé Séoul d'être responsable de la récente épidémie de Covid-19 qui a frappé le pays.
Cette loi permettra au régime nord-coréen de déclencher une frappe nucléaire préventive «automatiquement» et «immédiatement pour anéantir des forces hostiles» si une puissance étrangère venait à menacer Pyongyang, selon l'agence d'État KCNA.
Par ce nouveau texte, «le statut de notre pays en tant qu'État doté de l'arme nucléaire est devenu irréversible», a déclaré le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, selon KCNA.
En juillet, Kim Jong-un avait affirmé que son pays était «prêt à déployer» sa force de dissuasion nucléaire en cas d'éventuel affrontement militaire avec les États-Unis et la Corée du Sud.
«Il est totalement hors de question (pour nous) de renoncer à l'arme nucléaire, et il ne saurait y avoir de dénucléarisation ou de négociation», a-t-il déclaré jeudi dans un discours devant le Parlement nord-coréen, selon KCNA.
«Sommet d'absurdité»
La Corée du Nord a procédé à une série record d'essais d'armes cette année, notamment en tirant un missile balistique intercontinental pour la première fois depuis 2017.
Des responsables américains et sud-coréens ont averti de manière répétée que le Nord se prépare à conduire ce qui deviendrait son septième essai nucléaire.
La question, non résolue, de l'allègement des sanctions et de ce que Pyongyang serait prêt à céder en retour a mis en arrêt depuis 2019 les négociations autour de l'arme nucléaire entre Washington et Pyongyang.
Le mois dernier, Séoul a proposé un grand plan d'aides à la Corée du Nord, comprenant de la nourriture, de l'énergie, mais aussi une aide pour la modernisation des infrastructures, en échange d'une dénucléarisation.
La Corée du Nord a cependant rejeté l'offre, la qualifiant de «sommet d'absurdité».
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a affirmé le mois dernier que son gouvernement n'envisageait pas de doter le pays d'une force de dissuasion nucléaire.
Fin août, les États-Unis et la Corée du Sud ont conduit leurs plus importants exercices militaires conjoints depuis 2018 face à la menace nucléaire croissante de la Corée du Nord.
Washington est un proche allié de Séoul sur le plan de la sécurité. Quelque 28.500 soldats américains sont stationnés en Corée du Sud sous prétexte de la protéger de son voisin.