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«Quel était son crime ?» : la famille d’Alaa pleure la fillette tuée par une frappe israélienne

«Quel était son crime ?» : la famille d’Alaa pleure la fillette tuée par une frappe israélienne
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Par Middle East Eye

Ce vendredi 5 août, il faisait une chaleur tellement étouffante à l’intérieur de la maison en raison des coupures d’électricité, que Alaa Qaddoum, 5 ans, s’est aventurée à l’extérieur pour échapper à la chaleur étouffante.

Elle a alors rejoint ses amis à proximité de la mosquée Abu Samra, dans le quartier de Shujaiya dans le nord de Gaza. Tout semblait normal et les fidèles se préparaient pour la prière de l’après-midi.

Soudain, en l’espace de quelques secondes, des avions de chasse israéliens ont bombardé la zone, tuant notamment la petite fille. Alaa et les autres sont les premières victimes de la dernière campagne de bombardement israélienne sur la bande palestinienne assiégée.

«Alaa était une enfant de 5 ans innocente, en train de jouer dans la rue avec ses frères et cousins. Qu’a-t-elle fait pour être tuée ?», s’interroge Abu Diab Qaddoum, un cousin qui attendait devant l’unité des soins intensifs de l’hôpital al-Shifa où le père d’Alaa, Abdallah Qaddoum, était soigné.

Abdallah, 30 ans, a été gravement blessé dans la frappe et se trouve actuellement en soins intensifs.

La frappe a aussi tué son cousin Yousef Qaddoum et le muezzin de la mosquée, qui appelle à la prière.

Alaa a été tuée sur le coup : des éclats d’obus l’ont atteinte au front, à la poitrine et à la jambe droite, selon Mohammed Abu Selmeyeh, directeur de l’hôpital al-Shifa.

Le frère d’Alaa, Riyad, 7 ans, a lui aussi été touché à la tête par des éclats et est actuellement hospitalisé.

« La prunelle de mes yeux »

«Ils sont la prunelle de mes yeux», confie leur mère de 28 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom, les yeux baignés de larmes.

La tante des deux enfants n’a pas pu retenir ses larmes en parlant à MEE. «Son sang n’est pas encore sec», dit-elle en montrant les vêtements tachés de sang d’Alaa.

À l’hôpital al-Shifa, une partie de la famille était rassemblée près des chambres de Riyad et de son père Abdallah, dans l’attente de bonnes nouvelles, tandis que le reste de la famille était chez elle pour accueillir les proches en deuil.

«Alaa était très excitée à l’idée de se préparer pour la rentrée. Nous étions supposés lui acheter un nouveau cartable et son matériel scolaire», indique la grand-mère d’Alaa à MEE. «Quel était son crime ? », demande-t-elle. « Rêver de s’acheter un nouveau cartable pour aller à la maternelle ?»

Tandis que des gens se présentaient chez la famille pour lui présenter leurs condoléances, sur son lit vide reposait «Tala», la poupée de la petite fille.

«Elle aimait Tala», rapporte sa tante. Cette poupée est désormais un objet qui permettra à la petite sœur de Alaa de se souvenir d’elle.

La tranquillité de la veillée funèbre dans la maison a été interrompue par de fortes explosions alors que l’armée israélienne continuait de pilonner Gaza.

Dans les premières 24 heures de l’opération, une quinzaine de Palestiniens ont été tués et 125 blessés.

Du matériel et du carburant pour les hôpitaux

Beaucoup sont dans un état critique, tout comme le père et le frère d’Alaa, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Abu Selmeyeh assure à MEE que le secteur de la santé n’est pas prêt pour une guerre et est confronté à de graves pénuries de matériel en raison du blocus israélien, ce qui met en péril la vie des patients en soins intensifs.

«Nous demandons à la communauté internationale de fournir aux hôpitaux de Gaza le matériel nécessaire et du carburant», déclare-t-il à MEE.

L’unique centrale électrique de Gaza a été fermée samedi car les Israéliens empêchent les camions de carburant de franchir la frontière de la bande côtière.

Le secteur de la santé, qui connaît déjà une pénurie de 40 % des fournitures médicales, de 30 % des fournitures chirurgicales et d’urgence et de 60 % des fournitures de laboratoire et de banque du sang, est désormais au bord de l’effondrement.

La bande de Gaza est sous occupation israélienne depuis 1967, tout comme Jérusalem-Est et la Cisjordanie.

La petite bande entre «Israël» et l’Égypte compte plus de deux millions d’habitants et se trouve sous blocus israélien depuis plus de quinze ans.

Pendant cette période, les gouvernements israéliens successifs ont lancé des campagnes militaires répétées sur Gaza, tuant et blessant des centaines de personnes.

Lors de la précédente campagne, les forces israéliennes ont tué plus de 256 Palestiniens, dont 66 enfants, en l’espace de onze jours en mai 2021.

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