Recevant Maduro, Erdogan réaffirme son opposition à l’adhésion des deux pays nordiques à l’OTAN
Par AlAhed avec RT
Au cours d'une conférence conjointe avec Nicolas Maduro, le président turc a réitéré son refus de voir les deux pays nordiques rejoindre l'Alliance, reprochant à la Suède d'accueillir des militants kurdes, qu'il considère comme des «terroristes».
Un refus toujours aussi ferme : le 8 juin, au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue vénézuélien Nicolas Maduro, en visite officielle en Turquie, Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé son opposition à l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'OTAN.
Il a particulièrement mis en cause la Suède, ainsi que le rapporte l'agence de presse turque Anadolu : «Tant que les interviews de dirigeants terroristes seront diffusés à la télévision d'Etat suédoise, nous ne pouvons pas leur dire de rentrer dans l'OTAN», a lancé le président turc, en référence à la présence, sur le sol suédois, de membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et de ses alliés kurdes irakiens de l'YPG, considérées comme «terroristes» par Ankara.
Erdogan reçoit Maduro et signe une série d'accords
«L'OTAN est une organisation de sécurité et non une organisation qui donne de la voix au terrorisme», a développé le dirigeant turc, reprenant des accusations déjà formulées le 19 mai à l'encontre de la Suède, qualifiée de «nid de terroristes». La procédure d'adhésion exigeant l'unanimité des membres de l'Alliance, la Turquie est en mesure de bloquer cet élargissement, dénoncé par Moscou comme une «grave erreur» et une menace pour la sécurité européenne.
La visite de Nicolas Maduro à Ankara est intervenue parallèlement au Sommet des Amériques, organisé en Californie par le président des Etats-Unis Joe Biden du 6 au 10 juin. Le chef de l'Etat vénézuélien n'y a pas été convié, suscitant la colère du Mexique, qui a annulé sa participation. De la même façon, le président turc avait été exclu du «Sommet pour la démocratie» organisé en novembre 2021 par la Maison Blanche. En 2019, le chef de l'Etat turc avait exprimé son soutien à son homologue vénézuélien, après que Washington et plusieurs dizaines de pays dans le monde avaient reconnu la légitimité du chef de l'opposition Juan Guaido comme «président par intérim» du Venezuela. Recep Tayyip Erdogan a d'ailleurs annoncé son intention de se rendre à Caracas en juillet.
Le Venezuela et la Turquie sont liés par une série d'accords commerciaux, dont trois ont été signés le 8 juin sur le tourisme, l'agriculture et les échanges bancaires. Les échanges entre les deux pays ont pratiquement triplé pour atteindre le milliard de dollars en trois ans, a rappelé le président turc. Après Ankara, Nicolas Maduro s'est rendu en Algérie, où il a été accueilli par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane.