Revirement de Biden, qui va rencontrer le prince héritier saoudien lors d’une visite à Riyad
Par AlAhed avec AFP
Joe Biden se rendra ce mois-ci en Arabie saoudite où il rencontrera le prince héritier Mohammed ben Salmane, revenant sur sa promesse de traiter le royaume en «paria» et de ne pas échanger avec le dirigeant controversé, a rapporté jeudi le New York Times.
Les spéculations sur un tel déplacement en juin allaient bon train, mais selon le quotidien américain, il est désormais acté: le président des États-Unis «a décidé d'aller à Riyad ce mois-ci pour rebâtir les relations avec le royaume pétrolier au moment où il cherche à faire baisser les prix de l'essence dans son pays et à isoler la Russie sur la scène internationale».
Sur place, «il rencontrera le prince héritier Mohammed ben Salmane», surnommé «MBS», et d'autres dirigeants de pays arabes dont l'Égypte, la Jordanie, l'Irak et les Émirats arabes unis, a ajouté le journal.
Il a précisé que les détails logistiques et le calendrier devaient encore être confirmés, mais que la visite viendrait s'ajouter à un voyage déjà prévu fin juin en Europe et en entité sioniste.
La chaîne CNN a aussi rapporté que les préparatifs d'une telle rencontre étaient bien avancés.
«Le président est impatient d'avoir l'occasion de dialoguer avec des dirigeants du Moyen-Orient, mais je n'ai rien à annoncer aujourd'hui», s'est bornée à dire la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.
«Recalibrage»
Avant son élection, Joe Biden avait jugé que l'Arabie saoudite devait être traitée comme un État «paria» en raison de l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Une fois au pouvoir, le démocrate a publié en février 2021 le rapport du renseignement américain accusant «MBS» d'avoir «validé» le meurtre.
Washington avait alors évoqué un «recalibrage» de la relation avec ce partenaire stratégique du Golfe, pour tourner la page de la grande proximité de la présidence de Donald Trump sans aller jusqu'à la rupture.
L'entourage de Joe Biden expliquait que le président ne parlerait qu'au roi Salmane et non pas au prince, interlocuteur privilégié de son prédécesseur républicain.
La décision du déplacement en Arabie saoudite, si elle est confirmée, intervient d'ailleurs au moment où l'Opep+, cartel des pays exportateurs de pétrole mené par Riyad, a décidé jeudi de doper sa production après des mois d'attentisme malgré l'envolée des prix, répondant aussi aux appels des Occidentaux.