Cuba: au moins 18 morts et 50 blessés dans l’explosion d’un hôtel à La Havane
Par AlAhed avec AFP
Au moins 18 personnes ont été tuées et plus de 50 blessées vendredi après la forte explosion, sans doute due à une fuite de gaz, qui a partiellement détruit l'hôtel Saratoga, dans le centre de La Havane à Cuba.
Quatre cadavres ont été sortis des décombres en début de soirée, a indiqué le journal télévisé, une heure après l'annonce d'un bilan officiel faisant état de 18 décès, dont un enfant, et plus de 50 blessés.
Les autorités ont affirmé que des survivants se trouvaient sous les décombres et ont envoyé une brigade canine pour les chercher, notamment une femme avec laquelle les secouristes ont été en contact.
Un peu plus tôt, Miguel Garcia, le directeur de l'hôpital Calixto Garcia où une partie des blessés sont soignés, avait signalé que onze d'entre eux se trouvaient «dans un état extrêmement grave».
«Un enfant de deux ans est en train d'être opéré d'une fracture du crâne», avait quant à lui indiqué Miguel Hernan Estévez, directeur de l'hôpital Hermanos Almejeiras.
Aucun étranger ne figure apparemment parmi les victimes, selon les autorités.
Emblématique établissement de la vieille Havane avec sa façade verte, l'hôtel, en travaux, était fermé depuis deux ans aux touristes.
Seuls se trouvaient à l'intérieur des ouvriers et des employés en train de préparer sa réouverture, prévue à partir du 10 mai.
«Une terrible explosion»
«D'après les premières constatations, l'explosion a été provoquée par une fuite de gaz», est-il précisé sur le compte Twitter de la présidence cubaine.
Selon le responsable du quartier historique de la capitale cubaine Alexis Costa Silva, cité par le média d'État Cubadebate, une bombonne de gaz liquide était en train d'être changée dans l'hôtel. Le cuisinier a senti une odeur de gaz et a découvert une fissure dans le tuyau et c'est ce qui a provoqué l'explosion.
«Ce n'était ni une bombe, ni un attentat, c'est un regrettable accident», a déclaré le président Miguel Diaz-Canel, arrivé sur place peu après, voulant ainsi mettre fin aux rumeurs sur les réseaux sociaux qui évoquaient les attentats à la bombe survenus dans plusieurs hôtels dans les années 1990, commandités par des exilés cubains.
Les quatre premiers étages de l'hôtel Saratoga, classé 5 étoiles avec ses 96 chambres, ses deux restaurants et sa piscine sur le toit, ont été soufflés dans l'explosion, survenue vers 11H00 (15H00 GMT) et le sol était jonché de débris et de morceaux de verre, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Quelques minutes après la déflagration, un épais nuage de fumée et de poussière s'étendait sur l'avenue du Prado, où se trouve cet établissement, à deux pas du célèbre Capitole.
Il y a eu «une énorme» explosion et «un nuage de poussière qui est arrivé jusqu'au parc (en face de l'hôtel, NDLR), beaucoup de gens sont sortis en courant», a témoigné à l'AFP Rogelio Garcia, conducteur d'un vélotaxi qui passait devant le Saratoga au moment du drame.
«Il y a eu une terrible explosion et tout s'est écroulé», a aussi raconté une femme, le visage couvert de poussière, qui n'a pas voulu donner son nom.
Une dizaine d'ambulances et cinq véhicules de pompiers ont été mobilisés, a constaté l'AFP.
En fin d'après-midi, le camion-citerne a été évacué tandis qu'un engin dégageait peu à peu les gravats.
Plusieurs véhicules ont été détruits à proximité de cet hôtel connu pour avoir hébergé ces dernières années plusieurs célébrités.
Condoléances
Washington, par l'intermédiaire du porte-parole du département d'État Ned Price, a transmis ses «sincères condoléances à toutes les personnes touchées par la tragique explosion».
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a indiqué sur Twitter avoir parlé avec le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez «pour m'intéresser à la situation après l'explosion à La Havane et lui transmettre mes condoléances et ma solidarité avec le peuple cubain».
Nicolas Maduro, président du Venezuela, proche allié de Cuba, a appelé son homologue cubain pour exprimer ses condoléances: «Le peuple cubain reçoit la solidarité et le soutien de tous les peuples du monde et en particulier du peuple bolivarien du Venezuela».
Construit en 1880 pour y abriter des magasins, l'immeuble avait été transformé en hôtel en 1933 et rénové afin d'en faire établissement de luxe en 2005.