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Les discriminations raciales coutumières au sein de la police de Minneapolis (rapport)

Les discriminations raciales coutumières au sein de la police de Minneapolis (rapport)
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Par AlAhed avec AFP

Une enquête lancée après la mort de l’Afro-Américain George Floyd sous le genou d’un policier blanc a conclu mercredi 27 avril que le drame s’inscrivait dans un contexte de «discriminations raciales» généralisées au sein des forces de l’ordre de Minneapolis.

Les policiers de cette métropole du nord des États-Unis «utilisent davantage leur force, arrêtent, fouillent et verbalisent plus souvent les personnes noires que blanches dans des circonstances comparables», selon un rapport publié par l’État du Minnesota.

Ils «utilisent fréquemment un langage raciste, misogyne et non respectueux» et «surveillent sur les réseaux sociaux des individus ou des organisations noires, sans aucun lien avec des activités criminelles», ajoutent les auteurs de ce document.

«Approche paramilitaire»

Ces pratiques, explique le rapport, sont «principalement liées à la culture de l’institution», qui encourage «une approche paramilitaire de la sécurité» et ne pénalise pas ou peu les policiers qui dérapent. Pour parvenir à ces conclusions, les services en charge des droits humains dans le Minnesota ont réalisé des milliers d’entretiens, épluché des montagnes de procès-verbaux et de documents internes.

Ces derniers ont notamment montré une surreprésentation des Afro-Américains dans plusieurs types d’opérations policières: alors qu’ils ne représentent que 19% des habitants de la ville, ils sont 54% des automobilistes arrêtés pour des contrôles routiers ou 66% des personnes verbalisées pour troubles à l’ordre public.

Face à eux, les policiers font davantage usage de leur force, et cela peut avoir des conséquences fatales: 13 des 14 personnes tuées par des policiers entre 2010 et 2022 dans la ville étaient de couleur, dont le quadragénaire noir George Floyd, étouffé le 25 mai 2020 par le policier Derek Chauvin.

«Culture problématique»

Après un procès très suivi, celui-ci a été condamné à 22 ans et demi de prison pour «meurtre». En septembre, il a annoncé vouloir faire appel et a formellement transmis cette semaine ses arguments, qui portent notamment sur le refus du juge de dépayser les audiences.

En parallèle, des changements de procédure et de formation ont été adoptés par la police de Minneapolis.

Mais, selon les auteurs du rapport, elles sont restées superficielles et le «manque d’action collective» a permis le maintien d’une «culture problématique» dans la ville. Ils appellent donc le maire, le conseil municipal et les chefs de la police à adopter des réformes «significatives», à commencer par le cadre disciplinaire ou la formation des agents.

Ils ne suggèrent toutefois ni de «démanteler» ni de «couper les fonds de la police», des slogans qui avaient fleuri lors des grandes manifestations antiracistes de 2020 et ont été enterrés, à Minneapolis comme ailleurs, face à une forte hausse des homicides.

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