Trêve au Yémen: des navires pétroliers arrivés à Hodeida, les premiers en trois mois
Par AlAhed avec AFP
Deux pétroliers sont arrivés ces dernières 24 heures à Hodeida au Yémen, une première en trois mois, deux jours après l'entrée en vigueur d'une trêve dans ce pays dévasté par une offensive menée par la soi-disant “coalition arabe” dirigée par l’Arabie saoudite, a annoncé lundi 4 avril le movement Ansarullah qui contrôle cette zone.
La “coalition”, qui comprend les Émirats arabes unis, contrôle l'espace aérien et maritime du Yémen, y compris dans les zones tenues par Ansarullah, à l'instar de la capitale Sanaa et des ports de Hodeida, stratégiques pour l'entrée des importations essentielles et de l'aide humanitaire.
“Le navire pétrolier César vient d'arriver au port de Hodeida après avoir été saisi pendant 32 jours", a annoncé lundi matin la Yemen Petroleum Company, la société nationale du pétrole, aux mains d’Ansarullah.
Dimanche, elle avait annoncé l'arrivée d'un premier pétrolier. Ces deux navires font parti des 18 que la “coalition saoudienne” doit autoriser à entrer à Hodeida dans le cadre de la trêve de deux mois négociée par l'ONU et entrée en vigueur samedi.
Les régions libérées par les Houthis, essentiellement dans le nord et l'ouest du pays, subissent depuis des semaines d'une pénurie d'essence, avec des files interminables dans les stations services. Ansarullah accuse la “coalition” de saisir les navires pétroliers.
Selon Essam Al-Moutawakel, porte-parole de la Yemen Petroleum Company, les quantités de carburant transportées par les navires autorisés ne suffiront pas à "enrayer complètement la crise car les besoins en carburants sont très importants".
Mais elles pourraient "atténuer la gravité de cette crise", a-t-il déclaré à l'AFP.
L’offensive contre le Yémen a provoqué l'une des pires tragédies humanitaires au monde, faisant des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés. Une grande partie de la population de 30 millions d'habitants est confrontée à une grave insécurité alimentaire.
La trêve prévoit également deux vols commerciaux hebdomadaires à destination et en provenance de l'aéroport de Sanaa, une première depuis 2016.