Arabie: MBS voit «Israël» comme un «allié potentiel»
Par AlAhed avec agences
«Israël» peut devenir «un allié potentiel» de l'Arabie saoudite si le conflit avec les Palestiniens est résolu, a déclaré jeudi le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, cité par l'agence de presse saoudienne SPA.
«Nous considérons Israël comme un allié potentiel, mais avant cela, il devrait résoudre ses problèmes avec les Palestiniens», a-t-il affirmé.
Ces propos s’inscrivent en droite ligne de la posture qu’adopte le royaume saoudien depuis quelques mois vis-à-vis d’«Israël». C’est néanmoins la première fois qu’un responsable de ce rang évoque la possibilité de le voir devenir un allié.
«L’Iran est un voisin pour toujours»
Les propos de MBS sont encore plus surprenants quand il évoque la République islamique d’Iran. «L’Iran est un voisin pour toujours, nous ne pouvons pas nous débarrasser d’eux et ils ne peuvent pas se débarrasser de nous», a-t-il affirmé.
Plus concrètement, Mohamed Ben Salmane a fait part de l’intention de son pays de poursuivre des «discussions détaillées» avec l’Iran pour parvenir à un accord satisfaisant pour les deux parties, formulant l’espoir d’atteindre «une bonne situation et de marquer un avenir radieux».
Même s’il tempère en indiquant que l’Arabie saoudite ne voulait pas d’un «accord nucléaire faible avec l’Iran», il n’en reste pas moins que ces déclarations marquent un tournant dans le litige entre les deux pays.
«L'Iran est un voisin pour toujours, nous ne pouvons pas nous débarrasser d'eux et ils ne peuvent pas se débarrasser de nous», a-t-il affirmé, selon la télévision d'État.
Dans une autre interview accordée à The Atlantic, MBS a déclaré qu’il ne se souciait pas de savoir si le président des États-Unis avait mal compris certaines choses à son sujet, estimant qu’il devrait «se concentrer sur les intérêts de l’Amérique».
Depuis que Joe Biden a pris ses fonctions en janvier 2021, le partenariat stratégique de longue date entre l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, et Washington a été mis à rude épreuve en raison du bilan de Riyad en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne la guerre au Yémen et le meurtre en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Le prince héritier a également assuré à The Atlantic que l'objectif de Riyad était de maintenir et de renforcer sa relation «longue et historique» avec l'Amérique, en précisant que les investissements saoudiens aux États-Unis s'élevaient à 800 milliards de dollars.
«De la même manière que nous avons la possibilité de renforcer nos intérêts, nous avons la possibilité de les réduire», a-t-il lancé.