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Le Congrès américain évite in extremis la paralysie de l’État fédéral

Le Congrès américain évite in extremis la paralysie de l’État fédéral
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Par AlAhed avec AFP

Le Congrès américain a adopté in extremis jeudi au soir un budget temporaire pour éviter la paralysie des services fédéraux du pays.

Par 69 voix contre 28, le Sénat a approuvé une loi de finances qui prolonge le budget actuel jusqu'au 18 février, adoptée quelques heures plus tôt à la Chambre des représentants.

Ce texte a fait l'objet de négociations acharnées au Congrès américain, une poignée d'élus républicains ayant tenté de provoquer une paralysie des services fédéraux - ne serait-ce que quelques jours - pour protester contre les obligations vaccinales mises en place par le gouvernement Biden.

Il revient désormais au président démocrate de promulguer ce budget avant vendredi minuit afin d'éviter que les financements de l'État fédéral ne soient soudainement coupés, forçant des centaines de milliers de travailleurs au chômage technique.

Soucieux d'éviter cette situation très impopulaire chez les Américains, le président Biden et les responsables parlementaires, démocrates comme républicains, avaient exhorté leurs troupes à rentrer dans le rang et approuver ce texte sans attendre.

Le chef de la majorité démocrate au Sénat Chuck Schumer s'est réjoui de ce rare moment d'union dans un Congrès d'ordinaire abonné aux querelles partisanes.

«Je remercie les élus de cette chambre de nous avoir protégés d'une paralysie inutile et coûteuse», a-t-il dit.

Un instrument de pression politique

Ce risque maintenant écarté, les élus doivent sans tarder déjouer une menace tout aussi cruciale: ils ont jusqu'au 15 décembre pour relever la capacité d'endettement des États-Unis afin d'éviter le premier défaut souverain de la plus grande puissance économique mondiale.

Sans quoi l'Amérique pourrait se trouver à court d'argent et dans l'incapacité d'honorer ses paiements, une situation potentiellement catastrophique que les grandes puissances à travers le monde surveillent de près.

Les États-Unis, qui comme toutes les grandes économies ou presque vivent à crédit depuis des décennies pour ce qui concerne la dépense publique, ont déjà relevé à de multiples reprises ce fameux «plafond».

Mais les républicains ont commencé pendant la présidence Obama à faire de cette procédure législative de routine un instrument de pression politique.

Ils refusent cette fois de donner le feu vert à une suspension de la limite d'endettement, qui reviendrait selon eux à faire un chèque en blanc à Joe Biden pour financer ses projets d'investissements. Et exhortent les démocrates à l'approuver seuls, à travers une manœuvre parlementaire laborieuse, accusant le camp Biden de contribuer à une inflation record à laquelle les Américains sont très sensibles en période d'achats de Noël.

Si le Congrès parvient à se débarrasser de ces chantiers à temps, il pourra enfin débattre du gigantesque volet d'investissements sociaux et écologiques voulus par Joe Biden, ce que la Maison Blanche attend avec impatience.

Ce projet de 1.750 milliards de dollars, qui prévoit entre autres la maternelle gratuite pour tous et de copieux financements pour réduire les émissions américaines de gaz à effet de serre, est bloqué depuis des mois au Parlement américain. Or Joe Biden compte désespérément sur ces mesures, très populaires auprès des Américains selon les sondages, pour relancer sa présidence.

Le chef de la majorité démocrate au Sénat s'est engagé à ce que ce texte soit adopté avant Noël.

Ce scénario, comme tant d'autres au Congrès, reste pour l'instant très incertain.

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