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Variant Omicron: inquiétudes en Europe, le monde isole l’Afrique australe

Variant Omicron: inquiétudes en Europe, le monde isole l’Afrique australe
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Par AlAhed avec AFP

L'inquiétude croissait samedi en Europe envers le nouveau variant du coronavirus, avec la découverte en Allemagne d'un cas suspect d'Omicron et aux Pays-Bas d'une soixantaine de cas de Covid-19 encore à l'analyse parmi des voyageurs venant d'Afrique du Sud, tandis que le monde continuait sa mise à l'isolement de l'Afrique australe.

Un premier cas suspect a été détecté en Allemagne dans la Hesse (Ouest) après des tests vendredi soir sur un passager arrivé à l'aéroport de Francfort en provenance d'Afrique du Sud.

«Le variant Omicron est, selon toute vraisemblance, déjà présent en Allemagne», a tweeté le ministre régional des Affaires sociales, Kai Klose. «L'analyse complète des résultats est encore en cours».

Aux Pays-Bas, selon l'autorité sanitaire néerlandaise (GGD) qui recherche la présence éventuelle d'Omicron, 61 passagers de deux vols arrivés vendredi à Amsterdam en provenance de Johannesburg ont été testés positifs au Covid-19 et placés en quarantaine.

Les 531 autres passagers, testés négatifs, pourront s'isoler à domicile s'ils habitent aux Pays-Bas et sinon poursuivre leur voyage.

«Préoccupant»

Le variant Omicron, jugé «préoccupant» vendredi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a déjà été détecté en Belgique - une jeune femme arrivée le 11 novembre et testé le 22, venue d'Egypte et ayant transité par la Turquie, selon les autorités.

Un cas a également été signalé à Hong Kong, un en «Israël» sur une personne revenue du Malawi et un autre au Botswana.

Le nouveau variant B.1.1.529 du virus du Covid-19, détecté à l'origine en Afrique australe et baptisé Omicron, représente un risque «élevé à très élevé» pour l'Europe, selon l'agence de santé de l'Union européenne.

Depuis fin 2019, la pandémie a fait au moins 5,18 millions de morts dans le monde, selon un décompte de l'AFP.

Selon le groupe d'experts de l'OMS, les données préliminaires sur ce variant, dont l'identification a été annoncée jeudi en Afrique du Sud, suggèrent qu'il présente «un risque accru de réinfection» par rapport aux autres variants dont le Delta, dominant et déjà très contagieux.

Jamais un variant n'avait provoqué autant d'inquiétude dans le monde depuis l'émergence de Delta.

L'Afrique du Sud «punie»

Sur tous les continents, de nombreux pays se ferment à l'Afrique australe.

Les restrictions de voyage, outre l'Afrique du Sud, concernent le Botswana, le Zimbabwe, la Namibie, le Lesotho, l'Eswatini, le Mozambique et dans certains cas le Malawi.

L'Afrique du Sud est «punie» pour avoir détecté le variant Omnicron, a dénoncé samedi son gouvernement, «l'excellence scientifique doit être applaudie et non punie».

Juste avant l'été austral, le secteur du tourisme sud-africain commençait à peine à espérer une saison normale.

Alors que le monde ferme ses portes à l'Afrique du Sud, des passagers à l'aéroport de Johannesburg tentaient de rentrer en Europe avant qu'il ne soit trop tard.

«Nous sommes fatigués de tout ça», peste parmi eux Ruth Brown, une Britannique de 25 ans installée en Afrique du Sud, qui n'est pas retournée au Royaume-Uni depuis 2019.

Jeudi, le président américain Joe Biden a appelé à donner plus de vaccins aux pays pauvres et jugé que «les informations sur ce nouveau variant devraient rendre plus évident que jamais que cette pandémie ne prendra pas fin sans vaccinations au niveau mondial».

Les Etats-Unis ont interdit l'entrée aux voyageurs venant d'Afrique australe, hormis les ressortissants américains et les résidents permanents dans le pays.

Le Canada, le Brésil et plusieurs pays arabes dont l'Arabie saoudite ont également adopté des interdictions.

Le Japon va durcir ses restrictions d'entrée, avec 10 jours d'isolement pour les personnes en provenance de cette zone.

La Thaïlande a annoncé samedi une interdiction d'entrée à partir de décembre et une quarantaine obligatoire immédiate pour les voyageurs de la zone déjà autorisés à entrer.

En Europe l'UE a recommandé de suspendre tous les voyages en provenance d'Afrique du Sud et de six autres pays de la région.

Plusieurs pays dont le Royaume-Uni, la France, l'Italie ou la Suisse ont interdit les vols en provenance de ces pays.

Cela s'appliquera à partir de dimanche en Russie, et mardi en Espagne.

Flambée

L'arrivée du variant intervient alors que l'Europe affronte déjà une flambée des cas depuis plusieurs semaines et renforce ses restrictions sanitaires.

Les Pays-Bas ont ainsi annoncé vendredi la fermeture de 16H00 à 04H00 GMT des bars, restaurants et magasins non essentiels.

Les craintes liées au nouveau variant ont conduit au report en dernière minute d'une conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la première depuis quatre ans, qui était prévue du 30 novembre au 3 décembre.

Elles ont aussi fait chuter les cours du pétrole, avec leur pire journée vendredi en 17 mois, et les indices boursiers: Francfort a perdu 4,15 % à la clôture, Paris a connu sa pire séance depuis mars 2020 (-4,75 %) et Londres depuis juin 2020 (-3,64 %). New York a enregistré sa plus forte chute de l'année (-2,53 %).

«Plusieurs semaines»

L'efficacité des vaccins contre ce variant est encore à l'étude.

Un nouveau sérum pourrait être développé «très rapidement» contre Omicron, pense le scientifique britannique qui a dirigé les recherches sur le vaccin d'Oxford/AstraZeneca, le professeur Andrew Pollard, directeur de l'Oxford Vaccine Group.

Il a estimé «extrêmement improbable» que ce variant se propage fortement au sein de la population vaccinée.

AstraZeneca, comme les fabricants de vaccins Pfizer/BioNTech, Moderna et Novavax se sont déclarés confiants dans leur capacité à combattre la souche Omicron.

«Il faudra plusieurs semaines» pour comprendre le niveau de transmissibilité et de virulence du nouveau variant, a toutefois souligné vendredi le porte-parole de l'OMS.

Pour l'Agence européenne des médicaments (EMA), il est «prématuré» de prévoir une adaptation des vaccins à Omicron.

Près de 54 % de la population mondiale a reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19, mais seulement 5,6 % dans les pays à faible revenu, selon le site Our World in Data.

En Afrique du Sud, pays le plus touché du continent, seuls 23,8 % des habitants sont complètement vaccinées.

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