L’ambassadeur iranien à Damas à AlAhed: nous faisons tout le possible pour affronter la guerre économique
Par AlAhed
L’ambassadeur iranien à Damas, Mahdi Sobhani, a évoqué à AlAhed la relation stratégique entre l’Iran et la Syrie, depuis la victoire de la Révolution islamique en Iran.
Il a fait état du soutien assuré par chacun des deux pays à l’autre dans plusieurs périodes de leurs relations bilatérales, et lors de la guerre économique qu’ils affrontent avec courage contre les sanctions américaines.
Sobhani a affirmé que la politique américaine en Syrie n’a point changé, même si les tactiques ont varié.
Concernant les pétroliers iraniens arrivés au Liban via la Syrie, Sobhani a affirmé que cette démarche confirme la capacité de l’axe de la résistance à mettre en œuvre ses promesses, alors qu’elle prouve l’incapacité de l’axe adverse.
Relation historique ferme
Le diplomate a ajouté à AlAhed : «Dans la science des relations internationales et les écoles intellectuelles, il existe une croyance prédominante selon laquelle ce qui détermine l'orientation de la politique étrangère de chaque pays est sa propre identité dans les relations internationales. Plus la convergence entre les identités des pays est forte, ils auront la volonté de coopérer».
Sobhani a souligné que la victoire de la Révolution islamique en Iran a entraîné un changement fondamental dans l'identité de l'Iran avant et après la révolution. Elle a établi de nouvelles valeurs, objectifs et normes, pour une nouvelle identité. Cette dernière a tracé le rôle national et international de la République islamique d'Iran. Elle est devenu la base de son comportement au niveau international.
«Cette nouvelle identité s'est reflétée dans les articles de la Constitution iranienne, en particulier en ce qui concerne la politique étrangère de la République islamique d'Iran, la lutte contre l'injustice et le rejet de l'arrogance, arrivant au soutien des mouvements de libération et des opprimés».
L'ambassadeur d'Iran à Damas a rappelé que ces développements ont eu lieu en Iran à un moment où le Moyen-Orient était la scène d’un mouvement de normalisation avec l'entité sioniste, notamment à la lumière des accords de Camp David.
Selon Sobhani, le seul pays qui n'a pas renoncé à affronter l'entité sioniste, demeurant en première ligne pour affronter cette entité, était la Syrie dirigée par feu le président Hafez Al-Assad.
«Ainsi, la nouvelle identité de la République islamique d'Iran et l'identité sur laquelle la République arabe syrienne est restée, définissent l'ennemi commun et les intérêts communs entre les deux pays», a-t-il expliqué.
L'ambassadeur d'Iran à Damas a expliqué le deuxième point qui a contribué à renforcer ces relations et leur stabilité, à savoir les bonnes intentions des deux pays et leur confiance mutuelle, notant que grâce à ces piliers corrects, les relations entre les deux pays connaissent un développement continu, à un niveau stratégique, dans les domaines politique, économique, commercial, culturel, scientifique et éducatif.
Coopération dans tous les domaines
L'ambassadeur iranien à Damas Mahdi Sobhani a souligné que «les relations stratégiques entre l'Iran et la Syrie incluent tous les domaines, y compris la coopération militaire, qui représente un soutien à la Syrie, et reflète un renforcement des relations entre les deux pays».
Sobhani a expliqué que les relations internationales comportent plusieurs niveaux, dont la coopération, le partenariat, l'alliance et l'unité. «Nous sommes des alliés, ce qui signifie que nous avons franchi les premières étapes et les premiers niveaux».
Dans ce contexte, Sobhani a affirmé que «le niveau de notre coopération avec la Syrie a atteint le plus haut niveau, aux côtés de l’accord de coopération militaire. Cet accord couvre tous les domaines de coopération. Il est appliqué lorsque le besoin est ressenti.»
La Syrie constante ainsi que les intentions
L'ambassadeur d'Iran à Damas a estimé que la Syrie a franchi l'étape principale de la guerre menée à son encontre, sans changer sa stratégie.
La stratégie de l'ennemi était de vaincre l'État syrien, de le renverser et de diviser le pays, et c'est, selon Sobhani, la stratégie de certains États arrogants, non seulement contre la Syrie, mais contre un certain nombre d'autres grands États islamiques.
«Dans leur quête pour diviser la Syrie, ils imaginaient qu'ils seraient capables de créer des mini-États affiliés à eux en termes de sécurité et incapables de diriger une quelconque menace contre eux et l'entité sioniste. Cette stratégie de l'ennemi n'a pas encore changé, mais il a changé de tactique», a-t-il expliqué.
Selon Sobhani, la première stratégie annoncée par ces ennemis était de changer le régime en Syrie, mais aujourd'hui ils parlent de changer le «comportement» ; «pourtant ils mentent parce que leur stratégie est toujours la même».
«La bataille n'est donc pas encore terminée, mais sa tactique a changé, puisqu'elle est passée du domaine militaire à l'arène de l'économie et de la société afin de pratiquer l'injustice et d'augmenter la souffrance du peuple syrien pour forcer l'État syrien à abandonner ses positions et préparer le terrain approprié pour atteindre leurs objectifs contre la Syrie.»
Dans le même contexte, Sobhani a expliqué que «les outils utilisés par l'ennemi aujourd'hui sont les sanctions, les pressions économiques, les pressions politiques internationales, soulevant des questions telles que les droits de l'homme et d'autres, le recours à la guerre des récits, la propagation de rumeurs, la guerre psychologique et la tentative de faire changer l'opinion publique afin de pousser l'État syrien à abandonner ses positions et ses objectifs.
La victoire est certaine
Sobhani a rappellé que «lors de sa lutte contre le terrorisme, la République islamique d'Iran a été soumise à une pression maximale et à des sanctions économiques, ce qu'on appelle la politique de pression maximale de l'administration américaine à l'époque de l'ancien président américain Donald Trump.»
«Pourtant, les Américains reconnaissent aujourd'hui l'échec de la gestion d'une pression maximale et recherchent des voies alternatives pour traiter avec l'Iran, pointant du doigt la victoire divine à laquelle croient tous les Iraniens et l'axe de résistance en général».
Sur l'avenir de la guerre économique, Sobhani a affirmé : «Nous vaincrons l'ennemi. Nous sommes prêts à fournir à nos frères syriens toute l'expertise dont ils ont besoin pour faire face à ces sanctions».
Et d’ajouter : «Nous sommes en pleine coopération et coordination avec le gouvernement syrien. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour faire face à cette guerre économique, et nous sommes totalement confiants de notre victoire.»
Les pétroliers et transformer la crise en opportunité
En ce qui concerne l'arrivée des pétroliers iraniens via la Syrie au Liban et la confiance avec laquelle l'Iran a traité cette question, ce fait est lié, selon l'ambassadeur iranien, aux paroles de Dieu Tout-Puissant.
«A chaque étape et crise, nous avons trouvé une nouvelle opportunité pour agir. Ainsi, nous avons envoyé du pétrole iranien au Liban à travers la Syrie. C’est aussi une nouvelle opportunité offerte par les pressions de l'ennemi. Cette démarche a été prise à l'initiative de son éminence sayed Hassan Nasrallah ‘que Dieu protège’», a-t-il rappelé.
Sobhani a affirmé que «l'ennemi a reçu le coup du côté qu'il n'a pas envisagé, alors que les éléments malveillants qui complotent contre le Liban ont admis dans leurs propres cercles qu'ils n'imaginaient pas que le Hezbollah serait capable de faire une telle démarche. Il y avait même des craintes chez certains amis quant à la possibilité de mettre en œuvre une telle démarche. Mais le projet a été parachevé, ce qui a plongé l’ennemi dans la confusion et l’a contraint à détourner les sanctions qu’il avait lui-même imposées.»
Dans ce contexte, Sobhani a souligné que l'importance de cette étape réside dans le fait qu'elle est bien plus que la simple résolution des problèmes de pénurie de carburant au Liban. Il y a plutôt un autre aspect de cette étape qui s'inscrit dans le cadre des enjeux géopolitiques, ce qui a conduit à un changement dans l'arène de la confrontation.
«En observant ce qui s'est passé du point de vue géopolitique, on constate que l'arène de l'affrontement « s'est déplacée de la terre à la mer ». L'arrivée de ce pétrole au Liban a montré que si l'axe de résistance décidait quelque chose, personne ne pourrait le pousser à revenir sur cette décision. De fait, cela prouve que « les sanctions peuvent être une opportunité dans de nombreux cas », a conclu l’ambassadeur iranien en Syrie.