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Liban: Journée de deuil national au lendemain de l’embuscade meurtrière des FL

 Liban: Journée de deuil national au lendemain de l’embuscade meurtrière des FL
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Par AlAhed avec AFP

Au lendemain de l’attaque meurtrière contre des manifestants pacifiques qui entendaient protester contre la politisation de l’enquête sur le port de Beyrouth, le calme est revenu dans le secteur de Tayouné, où l'armée s'est déployée. Les funérailles des victimes doivent avoir lieu, vendredi, décrété journée de deuil national.

Six des sept victimes relèvent des deux partis, le Hezbollah et le mouvement Amal, qui avaient organisé, jeudi, une manifestation devant le Palais de Justice de Beyrouth pour exiger la non-politisation de l'enquête sur l'explosion au port de la capitale l'an dernier et l’ingérence des Etats-Unis dans ce dossier.

Les deux formations accusent le parti des Forces Libanaises (FL) d'avoir déployé des francs-tireurs sur les toits des immeubles environnants et d'avoir visé leurs partisans qui s'approchaient des quartiers chrétiens jouxtant le secteur.

«L’agression contre la manifestation pacifique a été exécutée par des groupes du parti des Forces libanaises. Ils ont commis des crimes prémédités… Ils se sont déployés dans les quartiers avoisinants et sur les toits des immeubles et ont tiré directement sur les manifestants», ont affirmé les deux formations dans un communiqué.

Les sources médicales ont précisé que les martyrs ont été touchés à la tête et au cœur, tandis que les blessés étaient touchés dans leur majeure partie au cou et dans la poitrine.

Vendredi, le journal Al-Akhbar a publié en première page un portrait du chef des FL Samir Geagea, en uniforme nazi, avec une moustache à la Hitler, et écrit en manchette: «pas de doute».

«Samir Geagea, tu étais le premier à savoir ce qui s'est passé hier (..) parce que tu as planifié, préparé et exécuté un grand crime», a accusé le journal.

La tension reste vive vendredi, décrété jour de deuil national, malgré le déploiement en force de l'armée libanaise dans les quartiers qui ont été le théâtre des affrontements.

Jeudi, des centaines de partisans d'Amal et du Hezbollah s'étaient déployés dans les rues du secteur de Tayouné, proche du Palais de Justice, près de l'ancienne ligne de démarcation au cours de la guerre civile (1975-1990) entre les quartiers musulmans et chrétiens. Le ministre de l'Intérieur Bassam Mawlawi a affirmé que des «francs-tireurs» avaient tiré sur les manifestants.

Moscou a appelé vendredi les acteurs de la crise à «faire preuve de retenue». La France a pour sa part appelé jeudi à «l'apaisement» et le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a appelé à «cesser les actes provocateurs» et plaidé pour une «enquête impartiale» sur l'explosion au port.

Trois des victimes sont des membres du Hezbollah et trois faisaient partie du mouvement Amal. Une mère de cinq enfants, tuée par une balle perdue alors qu'elle se trouvait chez elle, a été comptabilisée par le Hezbollah au nombre de ses martyrs. Selon le ministère de la Santé, 32 personnes ont été blessées.

Ces violences viennent accroître la tension politique dans le pays, où le Hezbollah et ses alliés exigent le départ du juge Tareq Bitar qui politise l’enquête sur l'explosion au port de Beyrouth du 4 août 2020 (plus de 200 morts).

La manifestation s'est produite après que la Cour de cassation a rejeté des plaintes de députés et ex-ministres à l'encontre de Tarek Bitar, lui permettant de reprendre ses investigations.

L'affaire a provoqué la crise la plus grave pour le gouvernement de Najib Mikati depuis sa formation le mois dernier. Une réunion du cabinet mardi a failli imploser en raison de la demande des ministres relevant du Hezbollah et du mouvement Amal de remplacer le juge.

Le gouvernement ne s'est plus réuni depuis, les deux partis exigeant qu'il tranche sur cette affaire et les autres membres du cabinet défendant la séparation des pouvoirs.

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