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Sayed Nasrallah accuse le juge Bitar de politiser l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth et promet davantage de carburant iranien

Sayed Nasrallah accuse le juge Bitar de politiser l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth et promet davantage de carburant iranien
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Par AlAhed avec AlManar

Le secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah, a tenu lundi soir une allocution durant laquelle il a abordé les derniers développements libanais et régionaux. Voici les principaux points de son discours:

1- Elections législatives

Sayed Nasrallah a insisté sur «la tenue des élections législatives au Liban à temps dans leur délai constitutionnel» soulignant que «nous n’avons aucune indication qu’un parti au Liban souhaite reporter ou saboter les élections législatives».

Il a estimé que «le droit de vote pour les expatriés libanais est légitime, sauf que compte tenu des sanctions imposées à notre égard, nos électeurs expatriés ne pourront pas voter, et donc le vote des expatriés souffrira de représentativité légitime, malgré cela, nous sommes prêts à sacrifier le vote de nos électeurs expatriés pour l’intérêt général des libanais expatriés. Par conséquent, nous soutenons le droit de vote des expatriés libanais».

«Ce dossier est donc clos et j’appelle tous les électeurs expatriés d’enregistrer leur nom pour pouvoir participer à ce vote», a-t-il ajouté.

Concernant le droit de vote à 18 ans, sayed Nasrallah a rappelé qu’en 1989 le Hezbollah a présenté un projet de loi pour abaisser l’âge du vote de 21 ans à 18 ans, mais le projet a été ajourné au parlement. «Nous avons travaillé avec acharnement sur le droit de vote à 18 ans, en tant que bloc parlementaire. En 2009, nous avons relancé le projet, et de même en 2010, à cette époque seulement 34 députés ont voté pour. Néanmoins, le plus étrange c’est que toutes les forces soutiennent haut et fort  ce droit de vote à 18 ans, et quand le projet de loi est soumis au parlement il s’écroule», a-t-il précisé.

«Nous réitérons notre soutien à ce droit de vote à 18 ans, car ces jeunes ont le droit de participer à des élections afin d’exprimer leur opinion. Il est injuste de les priver de voter pour des raisons partisanes ou confessionnelles», a-t-il lancé.

«Concernant le mégacentre et la carte magnétique nous sommes avec toutes les mesures qui facilitent le processus électoral», a-t-il souligné.

2- L’électricité :

Abordant le sujet de l’électricité, le numéro un du Hezbollah a exhorté le «gouvernement à répondre à l’offre faite par le chef de la diplomatie iranienne pour résoudre le problème de l’électricité au Liban» ajoutant que «le gouvernement aurait dû tenir une séance exceptionnelle voire d’urgence pour trouver une solution définitive au dossier de l’électricité».

Et de souligner : «Je crains qu’à travers l’effondrement du secteur de l’électricité on cherche à justifier l’option de sa privatisation».

Il a remercié l’armée libanaise qui a proposé une solution temporaire en offrant son stock de diesel. «Or, il incombe au gouvernement d’assumer ses responsabilités en travaillant jour et nuit pour empêcher le pays de plonger dans le noir et non de lui trouver des solutions temporaires. Au lieu de se mobiliser, les responsables politiques se sont jetés des accusations réciproques pour fuir leurs responsabilités.  Pire, ils se sont lancés des insultes qui ne servent à rien», a-t-il indiqué.Et d’ajouter : «Nous exhortons le gouvernement de trouver une solution définitive, et ce ne sont pas les propositions de solutions qui manquent, que ce soit de l’ouest ou de l’est, alors osez prendre des actions.  Pour rappel, une somme d’argent a été offerte au Liban, pourquoi ne pas l’utiliser pour construire des centrales électriques, à moins qu’il y ait un veto US, si tel est le cas dites-le, pour que les gens puissent savoir qui les force à vivre dans le noir».

Sayed Nasrallah a invité ceux qui estiment que «les USA sont leurs alliés, voire leurs amis, les garants des droits de l’homme, à leur demander des exceptions sur la base de cette amitié en levant leur veto afin de pouvoir assurer l’électricité aux libanais».

«Un des responsables libanais a dit au ministre iranien des affaires étrangères de demander des exceptions aux Etats-Unis parce qu’il n’ose pas le faire directement», a-t-il dévoilé.

3- Le diesel iranien:

Sur le dossier du diesel iranien, le secrétaire général du Hezbollah a souligné que «nous avons actuellement décidé d’accorder la priorité au diesel, en raison de sa nécessité avec l’arrivée de l’hiver, et donc nous avons reporté l’importation de l’essence».

Et de rappeler : «Nous ne voulons pas concurrencer les sociétés pétrolifères et encore moins les stations d’essence, mais nous avons plutôt répondu aux besoins nécessaires de la population en termes de pénurie en diesel».

Son éminence a précisé que la première phase première du transit du diesel vers le Liban se poursuivra jusqu’à fin octobre.

«Durant cette phase, nous avons distribué gratuitement les parts de diesel aux cas les plus sensibles et urgents, soient les hôpitaux publics, les maisons de retraite, les orphelinats, les puits d’eau soumis aux municipalités. Nous allons renouveler ce don pour un autre mois», a-t-il affirmé.

«Compte tenu les demandes qui nous sommes parvenues de toutes les régions du Liban, et qui dépassaient de loin nos attentes, nous estimons que la demande en diesel sera triple. Nous allons donc nous concentrer sur le diesel, car la question de l’essence a été plus ou moins réglée, puisqu’avec la levée du soutien de la banque centrale sur le tarif de l’essence, les interminables files d’attente face aux stations d’essence ont disparu», a-t-il expliqué.

Evoquant les voix qui se sont élevées appelant l’état d’aller lui-même chercher le diesel de l’Iran, sayed Nasralla s’est dit prêt à offrir toute aide pour ce faire.

«Aidez-nous à ne pas violer la souveraineté comme certains se vantent de nous en accuser», a-t-il ironisé.

4- L’explosion du port de Beyrouth :

Sayed Nasrallah a accusé le juge Tarek Bitar chargé de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth de de faire du ciblage politique, le soupçonnant «de ne pas vouloir révéler la vérité».

«Nous voulons la vérité et la redevabilité. Nous voulons la justice», a –t-il martelé. Rappelant que le président Michel Aoun «a dit plusieurs fois qu’il était prêt à être entendu par le juge», sayed Nasrallah a interpellé le magistrat : «Est-ce que vous l’avez entendu ? Avez-vous entendu l’ancien président Michel Sleimane ?» rappelant que Sleimane était le chef de l’État lorsque le navire Rhosus, chargé de la cargaison d’ammonium, est arrivé à Beyrouth. «

«Avez-vous entendu les anciens chefs de gouvernement ? Vous leur avez parlé ? Pourquoi avoir interrogé les anciens ministres et pas les ministres actuels ?» a encore demandé le chef du Hezbollah, affirmant que le juge Bitar «n’a pas tiré les leçons des erreurs de son prédécesseur (le juge Fadi Sawan), et est allé vers la politique discrétionnaire et la politisation» du dossier.

Sayed Nasrallh a également accusé le juge de faire du matraquage politique et assuré que ce dernier «ne veut pas la vérité dans le dossier».

«Nous voulons un juge honnête et transparent et que l’enquête se poursuive», a –t-il lancé, appelant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) à «se réunir et à trouver une solution».

«La responsabilité des juges est plus grande que celle des présidents, ministres et députés, car ce sont eux qui ont donné les approbations au navire», a-t-il encore estimé. «Aux familles des victimes je dis : vous n’arriverez pas à la vérité et la justice avec le juge Bitar», a-t-il encore lancé.

A la fin de son discours, sayed Nasrallah a évoqué l’explosion de Qandouz en Afghanistan qui a provoqué des dizaines de martyrs et de blessés, affirmant que «ce genre d’attentats est pénible pour tous les musulmans et les non musulmans».

«Daech a commis cet attentat car elle l’a revendiqué. J’espère que les médias puissent qualifier Daech de wahhabite- takfiriste, car cette organisation porte la pensée wahhabite qui annule l’autre et ne reconnait pas le droit à la différence», a-t-il indiqué.

Et d’ajouter : «Le retrait des Etats-Unis était accompagné de préparatifs contre l’Afghanistan, il s’agit de provoquer une guerre civile, une guerre confessionnelle.»

Il a de même évoqué le palestinien Nizar Banat, un intellectuel qui a été saisi par un appareil sécuritaire palestinien, tenu en détention puis torturé  au point de provoquer sa mort.

«Il est de mon devoir de m’incliner face à ce martyr qui était un philosophe, sachant que j’avais l’occasion d’écouter ses séances enregistrées sur You TUBE que les frères me faisaient parvenir car pour des raisons de sécurité je ne peux pas ouvrir internet. Cette personnalité était courageuse, vraie, ambitieuse, intelligente, combative jusqu’au martyre et donc il convient d’exiger que justice soit rendue pour cet homme qui est tombé en martyre», a-t-il souligné.

Enfin, sayed Nasrallah a appelé à une large participation à la commémoration de la naissance du prophète Mohammad (P). Il a salué  le peuple yéménite qui nous surprend par sa fougue pour célébrer cette commémoration béni.

«Malgré la guerre, la faim et l’embargo, des foules massives occupent toutes les ruelles, les rues, les villes au Yémen. Comment il fait ? C’est incroyable..  Alors que dans d’autres pays arabes et musulmans, la célébration de cette occasion reste timide, comparée aux conditions du peuple yéménite, a-t-il souligné.

«Certains ont argué que célébrer l’anniversaire du prophète Mohammad (P) est une forme d’hérésie. Cela est injuste», a conclu sayed Nasrallah.

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