Sayed Nasrallah: La bataille médiatique est l’affaire de tous… la menace doit être transformée en opportunité
Par AlAhed avec AlManar
Le secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah, a affirmé au cours de la 3ème nuit commémorative d’Achoura que «la guerre psychologique et médiatique qui est menée contre la résistance et les opprimés partout dans le monde ne doit pas être sous-estimée».
«Toute guerre n’est pas que militaire, comme c’était le cas avec l’Imam Hussein(P), ainsi certains l’ont accusé qu’il s’était rebellé contre l’imam légitime, d’autres ont répandu la rumeur que sa bataille était motivée par l’argent, le prestige et le pouvoir, d’autres ont prétendu que sa bataille n’était qu’un conflit de clan, et certains ont prétendu que sa lutte était une affaire personnelle. De même, nous connaissons une guerre médiatique et psychologique, et ses preuves sont évidentes», a-t-il déclaré.
Sayed Nasrallah a insisté sur «la nécessité d’exploiter toutes les capacités disponibles en matière médiatique et informative», ajoutant: «Face à une guerre psychologique basée sur le mensonge, la calomnie, et la distorsion des faits, le Saint Coran a établi une règle pour nous armer contre toute désinformation qui ne nous affecte pas et qui nous empêche de tomber dans le doute, et le désespoir (Ô les croyants! Si un pervers vous apporte une nouvelle, alors enquêtez afin que vous ne commettiez pas d’injustice envers des gens par ignorance, puis que vous regrettiez ce que vous avez fait- sourate al-houjourat-verset-6). Pas toutes les informations ne doivent être adoptées, mais elles doivent plutôt être clarifiées et confirmées avant de circuler et d’être diffusées».
Sayed Nasrallah a noté que «notre confrontation médiatique (en cas de défense et d’attaque) est basée sur des règles, il faut clarifier la position au peuple, pour ce faire nous avons une logique, des arguments et un raisonnement à présenter au peuple afin qu’il ait la capacité d’analyser et de prendre position, et les gens ne doivent pas nous suivre inconsciemment pour que la Voie soit préservée, et donc il faut s’appuyer sur la vérité et l’honnêteté pour relayer les faits, nous ne calomnions personne et n’accusons personne sans preuves, nous ne sommes des insulteurs».
Et de poursuivre: «La bataille médiatique est de la responsabilité de chacun et tout le monde y participe. Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont un outil médiatique des plus dangereux et des plus efficaces, il permet à chacun de faire partie du front médiatique en matière de défense et de riposte».
«Les réseaux sociaux sont à la fois une menace et une opportunité. Nous devons transformer la menace en opportunité et en profiter, ne la gaspillons pas. Aux USA, des voix se sont élevées pour imposer des règles restrictives sur les réseaux sociaux car ils contribuent à la propagation de la haine, de la violence et de la criminalité», a-t-il ajouté.
Et de souligner: «Aujourd’hui, au Liban, nous menons une bataille très délicate et longue, et donc l’environnement de la résistance et son public doivent être conscients, perspicaces et jouir d’un certain niveau de responsabilité, car la question des sujets publics n’est pas entre les mains du commandement de la résistance, mais elle est ouverte à tous, surtout que beaucoup abordent ce genre de questions sur les réseaux de communication. Nous ne prétendons pas de pouvoir contrôler les réseaux sociaux, on ne peut faire assumer cette responsabilité au commandement politique, car les positions que le public adopte, sont des positions prises dans les médias. Souvent cela nous dépasse et donc il revient à chacun d’assumer cette responsabilité, d’être clairvoyant, et de ne pas se laisser entrainer par les émotions et écrire n’importe quoi, car cela se reflétera négativement sur l’environnement et la réalité. J’appelle notre public de patienter et d’attendre la position du commandement du Hezbollah et de nos dignitaires car souvent il est de l’intérêt de tous de garder le silence et de ne pas réagir».
Sayed Nasrallah a expliqué: «Et quand il faut répondre, la réponse ne doit pas être en termes de diffamation personnelle, mais il est possible de répondre à la situation. Ainsi, quand il s’agit de répondre à une position politique d’un tel ou tel (un dignitaire, un homme politique, un mufti, un cheikh, un patriarche), on peut commenter sa position politique, la critiquer, la contredire, mais personne n’a le droit de l’insulter, de porter atteinte à sa personne. Et vice versa. Et s’il nous insulte, alors ne nous laissons pas entrainer dans la guerre des insultes, car les insultes ne sont pas efficaces, mais plutôt les arguments. Par conséquent, toute personne qui jouit d’un statut civil officiel ou religieux et qui exprime une position politique, cette dernière doit être respectée. Il y a quelques jours le patriarche a exprimé sa position sur la neutralité, or celui qui discute de la notion de neutralité ne signifie aucunement qu’il remet en question le statut du patriarche».
«Certaines réactions ont été teintée de confessionnalisme, ce genre de réactions attisent la haine et provoquent l’animosité chez les amis et les alliés».
Et de conclure: «La question des médias est essentielle dans toute bataille aujourd’hui, comme ce fut le cas lors de la tragédie de Karbala».