Un Américain condamné pour des fuites sur des assassinats ciblés par drone
Par AlAhed avec sites web
Un ancien analyste des services de renseignement américains a été condamné mardi 27 juillet à 45 mois de prison pour avoir transmis à la presse des informations sur un programme militaire secret d'assassinats ciblés par drones sous l'administration de Barack Obama.
Daniel Everette Hale était employé par l'agence de renseignement militaire américaine, la NSA, en 2011 et 2012 en Afghanistan, où il a participé à de nombreuses frappes de drones, une expérience qui l'a selon lui, affecté émotionnellement. Après avoir quitté l'armée, il avait travaillé en 2014 au sein de la National Geospatial-Intelligence Agency (NGA), chargée de collecter du renseignement géospatial à partir d'imagerie satellitaire, ce qui lui avait donné accès à des documents top secrets sur un programme d'assassinats ciblés par drone au Yémen, en Afghanistan et en Somalie. Il avait volé des documents sur ce programme et les avait donnés à un journaliste du site d'informations en ligne The Intercept qui avait révélé le scandale en 2015 dans une grande enquête intitulée «The Drone Papers», laquelle avait fait scandale.
«Crime de conscience»
Hale, 34 ans, encourait 50 ans de prison. Lors d'un procès retardé par les restrictions dues au secret-défense mais aussi par la pandémie de Covid-19, il a plaidé coupable de «détention et transmission d'informations ayant trait à la défense nationale». Citant des problèmes de santé mentale liés à une enfance difficile, il avait demandé que sa détention n'excède pas 12 à 18 mois. Ses avocats ont assuré dans un document remis au tribunal qu'en partageant ces documents, il n'avait pas l'intention de faire du tort aux États-Unis mais qu'il s'agissait d'un «crime de conscience». «Il voulait soulager sa conscience et informer ses compatriotes dans l'espoir que l'Amérique respecte ses idéaux», ont-ils plaidé.
L'accusation avait requis 9 à 11 ans de prison, estimant qu'il n'avait rejoint la NGA que pour voler et transmettre les documents, sachant que cela nuirait fortement à la sécurité nationale des États-Unis.
D'autres cas de personnes ayant divulgué des informations au site The Intercept ont donné lieu à des poursuites judiciaires. En octobre 2018, un agent du FBI a été condamné à quatre ans de prison pour avoir divulgué des informations confidentielles sur les méthodes de recrutement de la police fédérale. Avant lui, une ancienne sous-traitante de la NSA avait été condamnée à plus de cinq ans de prison pour avoir divulgué un rapport top secret sur les piratages russes lors de la présidentielle de 2016.