Le Liban également victime de Pegasus sur demande de l’Arabie Saoudite et des EAU
Par AlAhed avec sites web
Le Liban a été également victime du logiciel espion «Pegasus» mis au point par l'entreprise israélienne «NSO Group» sur demande de l’Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis.
Parmi les 50 000 numéros visés par ce logiciel, on retrouve les coordonnées téléphoniques de plusieurs responsables libanais: le président de la République Michel Aoun, l’ancien Premier ministre désigné Saad Hariri, l’ex-ministre des affaires étrangères Gébran Bassil, le directeur de la Sureté Générale Abbas Ibrahim, le gouverneur de la banque centrale Riad Salamé, des cadres du Hezbollah, le dirigeant des Forces libanaises Samir Geagea et de nombreux ministres de divers partis politiques, de journalistes et d’ambassadeurs présents au Liban ou encore des hommes d’affaires impliqués dans des investissements dans la péninsule arabique.
Leurs numéros de téléphone auraient été inclus sur la «Watch list» à l’initiative de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, indique le quotidien français le Monde.
Au total, 300 numéros libanais auraient ainsi été victimes de cet espionnage massif à la demande de l’Arabie saoudite et des Emirats Arabes unis, des pays avec qui les relations se sont dégradées depuis quelques années.
En auraient été exclus, le président du parlement Nabih Berri et l’ancien député Walid Joumblatt.
Saad Hariri aurait ainsi été victime à la fois de l’Arabie saoudite et des Emirats Arabes Unis notamment lors de son kidnapping lors de son séjour à Riyad en octobre 2017.
Toujours côté Courant du Futur, l’ancien ministre de l’intérieur Nouhad Machnouk ou encore Nader Hariri, conseiller de Saad Hariri en auraient également été victimes.
Autres hommes politiques espionnés, le président du courant patriotique libre Gébran Bassil ou encore son adversaire politique, pourtant proche de l’Arabie saoudite et soutenu par cet état actuellement, Samir Geagea.
Enfin Riad Salamé aurait fait l’objet d’une demande de surveillance alors que les banques libanaises ont mis en place un contrôle informel des capitaux, en novembre 2019.
«Pegasus» permet, outre de télécharger le contenu du téléphone, d’espionner les applications mobiles comme WhatsApp ou encore d’écouter la victime par son micro.
Selon une enquête publiée dimanche 18 juillet, des militants, des journalistes et des opposants du monde entier ont été espionnés grâce au logiciel espion «Pegasus».
«NSO Group» a régulièrement été accusé de faire le jeu de régimes autoritaires, mais a toujours assuré que «son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes».
L'enquête publiée dimanche par un consortium de dix-sept médias internationaux, dont font notamment partie les quotidiens français Le Monde, britannique The Guardian, et américain The Washington Post, entame sa crédibilité.
Leur travail se fonde sur une liste obtenue par les organisations Forbidden Stories et Amnesty International et qui comprend, selon eux, 50.000 numéros de téléphone que les clients de «NSO» ont sélectionnés depuis 2016 en vue d'une surveillance potentielle.
Elle inclut les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, ou encore 65 chefs d'entreprise... d'après l'analyse menée par le consortium qui a localisé de nombreux numéros au Maroc, en Arabie saoudite ou au Mexique.