Coronavirus: Situation chaotique en Inde, le variant indien détecté dans «au moins 17 pays»
Par AlAhed avec AFP
Plus de 3 000 décès ont été enregistrés en 24 heures pour la première fois mercredi dans le pays. Pour les experts, le bilan total serait bien plus lourd.
L’Inde souffre, et les regards du monde entier sont posés sur elle. La situation épidémique dégénère depuis désormais plusieurs semaines, avec une accélération ces derniers jours. Preuve en est, le bilan humain est de plus en plus lourd. Mercredi 28 avril, le pays a franchi la barre des 200 000 morts du coronavirus. Le nombre de victimes s'établit désormais à 201 187 morts, dont 3 293 sur les dernières 24 heures, a indiqué le ministère indien de la Santé. Une progression journalière inédite jusqu'à présent. Mais pour de nombreux experts, la situation sanitaire est bien pire et le véritable bilan humain, bien plus sévère.
L'Inde a enregistré un total de 18 millions de contaminations, avec 360 000 nouveaux cas recensés sur les dernières 24 heures. Près de six millions de nouveaux cas se sont ajoutés sur ce seul mois d'avril. L'explosion du nombre de cas, imputée notamment à un variant du virus et à des rassemblements politiques et religieux de grande ampleur, a submergé les hôpitaux, qui manquent cruellement de lits, de médicaments et d'oxygène.
Bientôt 600 millions de personnes en plus vaccinées ?
La crise est particulièrement grave à New Delhi, où des personnes à bout de souffle meurent aux portes des hôpitaux bondés. L'Inde est le quatrième pays le plus endeuillé (derrière les États-Unis, le Brésil et le Mexique).
Le pays a jusqu'à présent administré 150 millions de vaccins et, à partir de samedi, le programme sera étendu à tous les adultes, ce qui signifie que 600 millions de personnes supplémentaires pourront en bénéficier. De nombreux États signalent toutefois que leurs stocks de vaccins sont insuffisants et les experts appellent le gouvernement à donner la priorité aux groupes vulnérables et aux zones les plus touchées.
Le variant indien détecté dans «au moins 17 pays», selon l'OMS
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le variant B.1.617, plus communément appelé variant indien du fait de sa première occurrence en Inde, où il a déclenché une crise sanitaire majeure, a été détecté dans plus de 1.200 séquences de génome, dans «au moins 17 pays». «La plupart des séquences téléchargées sur la base de données GISAID viennent d'Inde, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de Singapour», a déclaré l'OMS dans son compte-rendu hebdomadaire sur la pandémie. Ces derniers jours, le variant a aussi été signalé dans plusieurs pays européens (Belgique, Suisse, Grèce, Italie).
La modélisation préliminaire de l'OMS basée sur les séquences soumises au GISAID indique que «le B.1.617 a un taux de croissance plus élevé que les autres variants en circulation en Inde, ce qui suggère une plus grande contagiosité». L'OMS a récemment classifié ce variant comme un «variant d'intérêt» et non pas «un variant préoccupant». Or, cette dernière appellation indiquerait que ce variant est plus dangereux (plus grande contagiosité, plus mortelle et capable d'échapper aux immunisations vaccinales).
Plus de 3.1 millions de morts dans le monde
Selon les données du mardi 27 avril 2021, on dénombre plus de 147.886.538 cas de coronavirus à travers le monde et 3.137.069 millions de décès. 166.598 nouveaux cas confirmés et 5.270 morts dans le monde ont été enregistrés.
L'enquête sur la mort d'un étudiant en médecine dévoilée «d'ici quelques jours»
L'enquête pour déterminer les causes de la mort d'un étudiant en médecine plusieurs jours après avoir été vacciné contre le Covid-19 avec le vaccin AstraZeneca a été transférée du parquet de Nantes au parquet de Paris, a annoncé mercredi 28 avril l'avocat de la famille.
«On a saisi les parquets locaux dans un souci de rapidité de nos plaintes pour avoir des autopsies en leur demandant ensuite de transférer le dossier à Paris», a expliqué à l'AFP Me Etienne Boittin, avocat de la famille. «On a la confirmation écrite du transfert d'Anthony (l'étudiant nantais décédé le 18 mars, ndlr) et les autres dossiers devraient raisonnablement suivre le même sort», a ajouté l'avocat.
Le parquet de Paris dispose d'un pôle santé publique, ce qui n'est pas le cas du parquet de Nantes. Les résultats de l'autopsie du jeune homme décédé à 26 ans devraient être connus «d'ici quelques jours», d'après la même source. L'avocat dit être saisi d'une quinzaine de cas de personnes décédées en France après avoir été vaccinées à l'AstraZeneca, très majoritairement des «moins de 60 ans», a précisé l'avocat installé à Saint-Nazaire, soulignant que les familles des victimes sont désormais désireuses de «connaître les conclusions des autopsies».