Un Israélien a proposé d’évacuer la famille du prince de Jordanie détenu
Par AlAhed avec sites web
Un Israélien basé en Europe a contacté le prince de Jordanie Hamza ben Hussein au cours du week-end et lui a proposé d’organiser l’évacuation de sa famille en jet privé, selon un reportage publié dimanche.
L’agence de presse jordanienne Ammon, citant une «source bien informée», a affirmé dimanche que l’Israélien Roy Shaposhnik avait contacté l’épouse de l’ancien prince héritier Hamza pour lui proposer de l’aider à fuir hors du pays avec leurs enfants.
Le reportage présente Shaposhnik comme un ancien officier de l’agence de renseignement du Mossad.
Dans une déclaration au site d’information Walla, cependant, Shaposhnik a affirmé qu’il n’avait jamais été un officier du Mossad. Il a confirmé avoir proposé son aide à Hamza pour sa famille dans le cadre de leur amitié personnelle.
«Je suis un Israélien vivant en Europe. Je n’ai jamais travaillé pour les services de renseignement israélien. Je suis un ami personnel proche du prince Hamzah», a-t-il déclaré à Walla.
«Pendant le week-end, le prince Hamzah m’a raconté ce qui s’était passé en Jordanie et je lui ai proposé d’accueillir sa femme et ses enfants chez moi.»
«Je n’ai aucune connaissance des événements qui ont eu lieu en Jordanie ou des personnes impliquées. J’ai fait cette proposition au prince Hamzah sur la base de notre amitié personnelle et d’un désir d’aider la princesse et leurs enfants en ce moment difficile», a-t-il souligné.
La Jordanie a déclaré dimanche avoir déjoué un complot visant à «déstabiliser» le royaume, dans lequel Hamza, le demi-frère du roi Abdallah II serait impliqué, et arrêté au moins 16 suspects.
Hamza – l’ancien prince héritier déchu de ce titre par Abdallah en 2004 – et les autres auraient travaillé avec des éléments étrangers pour «saper la sécurité» de la Jordanie, a déclaré le vice-Premier ministre Ayman Safadi.
Washington, les alliés du Golfe et la Ligue arabe n’ont pas tardé à exprimer leur soutien au gouvernement pro-occidental d’Abdallah à Amman, considéré comme un «pilier de la stabilité au Moyen-Orient».
Hamzah, 41 ans, a diffusé samedi un message vidéo via la BBC dans lequel il accusait les dirigeants jordaniens de népotisme et de corruption et les accusait de l’avoir assigné à résidence.
Dans ce message envoyé via une liaison satellite depuis son palais d’Amman, il s’en est pris au «système au pouvoir» jordanien, affirmant que plusieurs de ses amis avaient été arrêtés, que son service de sécurité lui avait été retiré et que ses lignes Internet et téléphoniques avaient été coupées.
Il a nié faire partie d’une quelconque «conspiration ou organisation néfaste», mais a déclaré que le pays de 10 millions d’habitants s’était «enlisé dans la corruption, le népotisme et la mauvaise gestion» et que personne n’était autorisé à critiquer les autorités.
L’agence de presse gouvernementale Petra a déclaré que parmi les personnes arrêtées pour «des raisons de sécurité» se trouvaient d’anciens proches collaborateurs de la famille royale, tels que Bassem Awadallah, chef de la cour royale en 2007-2008, et Sherif Hassan bin Zaid.
Safadi, qui est également ministre des Affaires étrangères, a annoncé que 14 à 16 suspects supplémentaires avaient été arrêtés.
Le service de sécurité a surveillé «les contacts avec les éléments étrangers visant à déstabiliser la sécurité de la Jordanie», notamment une offre présumée d’escamoter la femme de Hamzah du pays, a-t-il dit.
Safadi a refusé d’identifier les éléments étrangers en question ou de publier les accusations, mais il a déclaré que les autorités avaient agi parce que les conspirateurs présumés «parlaient de timing».
«Cette sédition a été étouffée dans l’œuf», a déclaré Safadi.
«C’est sûr que je n’obéirai pas (aux ordres du chef d’état-major, le général Youssef Huneiti) quand il me dit que je ne suis pas autorisé à sortir, à tweeter, à communiquer avec les gens et que je suis seulement autorisé à voir ma famille», a affirmé le prince Hamza, dans un enregistrement audio diffusé dans la nuit de dimanche à lundi sur Twitter où il s’adresse par téléphone à un interlocuteur.