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Blinken promet de «réexaminer immédiatement» le classement d’Ansarullah comme «terroriste»

Blinken promet de «réexaminer immédiatement» le classement d’Ansarullah comme «terroriste»
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Par AFP

Le futur secrétaire d’État américain Antony Blinken a promis mardi de «réexaminer immédiatement» le classement du groupe Ansarullah du Yémen comme «organisation terroriste», décidé par son prédécesseur Mike Pompeo malgré les craintes d’aggravation de la crise humanitaire.

«Nous allons proposer de réexaminer immédiatement cela pour nous assurer que ce que nous faisons n’entrave pas l’acheminement de l’aide humanitaire», a-t-il dit devant les sénateurs américains appelés à confirmer sa nomination.

L’inscription sur la liste noire annoncée par l’administration républicaine sortante de Donald Trump est entrée en vigueur mardi et des élus démocrates ont déjà appelé le président désigné Joe Biden à revenir sur la classification d’Ansarullah comme «terroriste».

Mike Pompeo estime que l’inscription sur la liste noire, en faisant pression sur Ansarullah, est de nature à relancer des négociations politiques dans l’impasse, alors que pour l’ONU elle risque d’entraver au contraire les efforts en cours en radicalisant les positions.

Le département d’État américain avait promis des dérogations pour éviter une famine au Yémen, qui ont été accordées mardi par le Trésor américain. Ces mesures visent à limiter l’impact sur l’aide humanitaire internationale de la décision de classement d’Ansarullah, qui s’accompagne de sanctions potentielles pour ceux qui entretiennent des relations avec eux.

Mais Antony Blinken a aussitôt jugé qu’elles étaient insuffisantes, tout comme l’ONU.

«Notre position à ce sujet n’a pas changé» et «nous demandons au gouvernement d’annuler cette décision», a déclaré le porte-parole des Nations unies Stéphane Dujarric lors de son point-presse quotidien, en réponse à une question sur les mesures prises par le Trésor.

Le Trésor a précisé dans un communiqué que les dérogations accordées bénéficieraient à l’ONU et à ses agences, à des ONG, au Comité International de la Croix-Rouge ou à la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant rouge.

«Notre préoccupation depuis le début, que nous avons exprimée très clairement, est l’impact sur le secteur commercial, alors que la grande majorité des denrées alimentaires et autres fournitures de base arrivant au Yémen proviennent du secteur commercial», a expliqué le porte-parole de l’ONU.

La semaine dernière, plusieurs hauts responsables de l’ONU avaient réclamé à Washington d’annuler sa mesure, mettant en garde contre le risque à défaut d’une famine au Yémen sans précédent depuis une quarantaine d’années.

Ses détracteurs estiment que la décision américaine va paralyser l’acheminement de l’aide humanitaire en s’opposant aux contacts avec des responsables d’Ansarullah, à la gestion des impôts, l’utilisation du système bancaire, le paiement du personnel médical ou l’achat de nourriture et pétrole.

Le conflit qui ravage le Yémen depuis plus de cinq ans a fait des dizaines de milliers de victimes, des millions de déplacés et mis sa population au bord de la famine.

Le soutien américain à cette coalition, notamment en équipement militaire, a souvent été critiqué par des organisations de défense des droits humains, mais aussi des élus américains en raison de nombreuses bavures contre les civils.

«Le président désigné a clairement dit que nous allions mettre fin à notre soutien à la campagne militaire menée par l’Arabie saoudite au Yémen», a affirmé Antony Blinken. «Nous allons faire cela très rapidement.»

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