Donald Trump fait face à un deuxième «impeachment», après un vote historique au Congrès
Par AlAhed avec agences
Donald Trump est devenu mercredi le premier président des États-Unis à être mis en accusation une deuxième fois par la Chambre des représentants, qui l'a renvoyé en procès devant le Sénat pour avoir «incité à l'insurrection» lors de l'assaut du Capitole par ses partisans.
L'ensemble des démocrates et 10 républicains ont voté en faveur de ce deuxième «impeachment» historique, dans une capitale fédérale sous haute tension.
Au total, l'acte d'accusation a obtenu 232 voix contre 197.
Le procès de Donald Trump, par les sénateurs, devrait se dérouler après son départ de la Maison-Blanche, le 20 janvier.
Il est impossible que le Sénat puisse le juger de manière «équitable» avant la fin de son mandat, a estimé mercredi le chef républicain de la chambre haute, Mitch McConnell.
«Il n'y a simplement aucune chance de pouvoir conclure son procès de manière sérieuse et équitable avant la prestation de serment du président élu», Joe Biden, a-t-il ajouté.
«Une scène de crime»
Trump est aussi le premier à se voir infliger cette sanction, la plus grave prévue par la constitution, aussi rapidement, et sur les lieux mêmes où se sont déroulés les faits qui lui sont reprochés.
Les représentants n’ont pas jugé nécessaire d’entendre des témoins ou des experts leur expliquer les détails du «crime et délit grave» dont était accusé le président.
Une semaine plus tôt, ils se trouvaient dans la même salle des séances pendant que les partisans de Trump tentaient d’enfoncer les portes.
«Nous débattons de cette mesure historique sur une scène de crime», a déclaré à l’ouverture des débats Jim McGovern, représentant démocrate du Massachusetts.
Le vote s’annonçait dans un climat particulièrement tendu, alors que les États-Unis craignent de nouvelles violences à l’approche de la fin du mandat de Donald Trump et de l’investiture de Joe Biden le 20 janvier.
Le Capitole était transformé en camp retranché, avec des troupes en armes en faction autour et à l’intérieur de l’édifice et des soldats qui bivouaquaient dans les couloirs.
Les parlementaires eux-mêmes ont dû passer par des portiques de sécurité.
La Garde nationale, déployée dans la capitale fédérale pour assurer la sécurité au Capitole, avait reçu l’autorisation d’être armée, disposition inhabituelle.
En tout, 20 000 soldats devraient être présents dans la ville pour la cérémonie d’investiture de Joe Biden.
Nouvel appel au calme de Trump
Après le vote, le président élu Joe Biden a demandé au Congrès de travailler sur les priorités de son programme, malgré le procès en destitution qui s’ouvrira après son arrivée au pouvoir.
«J’espère que le Sénat trouvera une façon de gérer leurs responsabilités constitutionnelles concernant le procès en destitution, tout en conduisant les affaires urgentes de la nation», a-t-il indiqué dans un communiqué.
Sans jamais faire mention de sa mise en accusation par le Congrès pour avoir encouragé l’assaut de ses sympathisants contre le Capitole, Donald Trump a lancé mercredi soir un appel à l’unité dans une vidéo publiée sur le compte Twitter de la Maison Blanche, affirmant que la violence n’avait «pas sa place» en Amérique.
«Aucun de mes véritables partisans ne pourrait être favorable à la violence politique», déclare-t-il.
«Si vous faites cela, vous ne soutenez pas notre mouvement, vous l’attaquez, vous attaquez notre pays. Nous ne pouvons le tolérer», a-t-il ajouté.