Un agent de la CIA tué en Somalie, selon les médias américains
Par AFP
Un agent de la CIA a été tué récemment au cours d'une opération en Somalie, un incident qui devrait relancer le débat aux Etats-Unis sur la présence d'Américains dans ce pays ravagé par la guerre. Selon le New York Times, qui a révélé l'incident, l'agent de la CIA, qui n'a pas été identifié, appartenait à la branche paramilitaire de l'agence de renseignement américaine, dite «centre des activités spéciales».
Citant des sources non identifiées, le quotidien a précisé qu'il s'agissait d'un ancien militaire de l'unité d'élite des Navy Seals, qui a été tué dans des circonstances encore mystérieuses. Selon CNN, l'incident s'est produit le week-end dernier, et l'agent de la CIA a été blessé au cours de l'opération. Il est mort des suites de ses blessures. La CIA s'est abstenue de tout commentaire.
Trump envisage de retirer ses forces spéciales de Somalie
Ce décès intervient alors que le président sortant Donald Trump envisagerait, selon certains médias, de rappeler les quelque 700 soldats des forces spéciales américaines qui forment et conseillent l'armée somalienne face aux terroristes shebab, affiliés à «Al-Qaïda». Au début de son mandat, Trump avait étendu la latitude du Pentagone pour déclencher des opérations antiterroristes, par voie aérienne ou terrestre, en Somalie. L'armée américaine a donc multiplié les attaques de drones contre les shebab depuis 2017, et déployé discrètement plusieurs centaines de soldats des forces spéciales pour former et assister l'armée somalienne.
Mais un rapport officiel publié en février concluait que «malgré des frappes américaines continues et l'assistance américaine aux forces africaines partenaires, les shebab apparaissent comme une menace croissante qui aspire à frapper le sol américain». Début septembre, cinq soldats somaliens ont été tués et un conseiller militaire américain grièvement blessé en Somalie, dans un attentat revendiqué par les shebab. En janvier, des shebab avait attaqué une base militaire américano-kényane à Lamu, dans le sud-est du Kenya, près de la frontière avec la Somalie, tuant trois Américains.
Affiliés à «Al-Qaïda», les shebab, qui comptent de 5000 à 9000 combattants, ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20.000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom). Chassés de Mogadiscio en 2011, ils ont perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes régions rurales d'où ils organisent des actions de guérilla et des attentats-suicides.