Les États-Unis réduisent leur présence militaire en Irak et en Afghanistan
Par AFP
Même si Donald Trump a perdu l'élection présidentielle du 3 novembre dernier, il continue de diriger les États-Unis jusqu'au 20 janvier 2021. C'est dans ce cadre qu'il a acté la réduction progressive du nombre des troupes américaines en Afghanistan à 2 500 en janvier 2021, le plus faible contingent américain en deux décennies de guerre, a annoncé mardi le Pentagone. L'actuel occupant de la Maison-Blanche avait promis de mettre un terme aux «guerres sans fin». Environ 2 000 militaires vont se retirer d'Afghanistan d'ici le 15 janvier, et 500 autres quitteront l'Irak pour ne laisser que 2 500 soldats dans chaque pays, a précisé le nouveau ministre de la Défense par intérim, Christopher Miller.
Le retrait interviendra alors que Donald Trump, battu à la présidentielle par le démocrate Joe Biden, cédera le pouvoir le 20 janvier. Cette décision reflète le souhait du président américain de «mettre fin avec succès et responsabilité aux guerres en Afghanistan et en Irak et de ramener nos courageux soldats à la maison», a-t-il affirmé. Depuis le lancement des offensives militaires en Afghanistan en 2001 puis en Irak deux ans plus tard, plus de 6 900 militaires américains sont morts et plus de 52 000 ont été blessés sur ces deux théâtres de guerre, selon le Pentagone. Des pourparlers de paix sont en cours entre les talibans et le gouvernement afghan, faisant suite à un accord entre Washington et les insurgés qui entérine le retrait des forces américaines d'ici mi-2021.
Crainte après l'annonce américaine
L'annonce suscite la crainte, aux États-Unis et dans le monde, d'une résurgence des groupes extrémistes, près de 20 ans après les attentats du 11 septembre 2001 fomentés par «Al-Qaïda» alors sous la protection des talibans afghans. Et si le «califat» autoproclamé du groupe «Daech» s'est effondré en mars 2019, les terroristes continuent de semer la terreur. Le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell avait estimé lundi que les États-Unis «abandonneraient» leurs alliés en cas de retrait prématuré. Celui-ci «ravirait les personnes qui nous souhaitent du mal», a averti Mitch McConnell, pourtant un allié de Donald Trump.
Le sénateur Jack Reed, membre démocrate de la commission des forces armées, a dénoncé «une approche à courte vue (qui) n'apportera pas la paix et qui plus sûrement menacera l'Amérique». Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a averti que l'Afghanistan pourrait «redevenir une base pour les terroristes internationaux» en cas de retrait des quelque 12 000 soldats de l'Alliance, dont moins de la moitié sont américains.
La France a estimé que ce serait une mauvaise idée et l'Allemagne, qui a 1 300 soldats déployés, a exigé que ce retrait soit coordonné au sein de l'Otan.