Le vote sur l’embargo sur les ventes d’armes à l’Iran attendu cette semaine à l’ONU
Par AlAhed avec Reuters
Le Conseil de sécurité de l'ONU se prépare à voter cette semaine sur une proposition des Etats-Unis de prolonger l'embargo sur les ventes d'armes à l'Iran, une démarche que certains diplomates considèrent vouée à l'échec et qui pourrait fragiliser davantage l'accord sur le nucléaire iranien.
Une tentative de dernière minute menée par la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne pour obtenir un compromis avec la Russie et la Chine sur une extension de l'embargo sur les ventes d'armes est restée vaine jusqu'à présent, ont révélé des diplomates.
Alliées de l'Iran, la Russie et la Chine ont exprimé de longue date leur opposition au projet de résolution transmis par les Etats-Unis.
Un diplomate chinois auprès des Nations unies, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a déclaré qu'une extension de l'embargo sur les armes, quelle que soit sa forme, «manquait de base légale et nuirait aux efforts destinés à préserver» l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien.
«Il n'y a aucune chance que la proposition américaine soit validée», a-t-il ajouté.
L'embargo, mis en place dans le cadre du Plan d'action global commun (PAGC, ou JCPOA en anglais) signé à Vienne en juillet 2015, doit prendre fin en octobre prochain.
Bien qu'elle se soit retirée de l'accord en 2018, l'administration Trump a menacé de recourir à un mécanisme déclenchant un retour automatique à l'ensemble des sanctions internationales contre l'Iran si le Conseil de sécurité ne prolonge pas sans limitation de durée l'embargo sur les ventes d'armes à la République islamique.
Cet éventuel «snapback» aurait certainement pour effet de tuer le PAGC, alors que Téhéran a déjà commencé à violer des termes de l'accord en réponse au retrait de Washington et à la réimposition de sanctions américaines unilatérales.
«Le but de cette administration américaine est de mettre fin à l'accord sur le nucléaire iranien», a dit un diplomate européen sous couvert d'anonymat.