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Explosions au Liban: le gouvernement annonce sa démission

Explosions au Liban: le gouvernement annonce sa démission
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Par AlAhed avec agences

Le Premier ministre libanais Hassan Diab a annoncé ce lundi 10 août au soir la démission de son cabinet, après les démissions successives de membres de son équipe sous le coup de l’explosion meurtrière du port de Beyrouth.

Dans un discours télévisé annonçant sa démission, Hassan Diab a estimé que l’explosion était «le résultat d’une corruption endémique», se disant aux côtés de ceux qui réclament que les responsables «de ce séisme qui a frappé le pays» soient traduits en justice. «Le système de corruption s’est étendu au sein de l’État. Je me suis rendu compte que ce système est plus grand que l’État qui, les mains liées, n’a pas réussi à le combattre», a-t-il déploré. À trois reprises, pour clore son allocution, Hassan Diab a répété «Que Dieu protège le Liban».

Quatre membres de son équipe avaient déjà démissionné depuis dimanche, à la suite de la terrible explosion du 4 août due à un énorme dépôt de nitrate d’ammonium, qui a fait au moins 160 morts et relancé la contestation populaire.

Avant cette allocution, le gouvernement avait tenu une réunion lundi après-midi, au cours de laquelle «la plupart des ministres étaient en faveur d’une démission» du cabinet. À l’issu de cette réunion, la vice-Première ministre et ministre de la Défense, Zeina Acar, a présenté dans la foulée sa démission du gouvernement.

La démission du gouvernement ne devrait cependant pas suffire à satisfaire le mouvement de protestation populaire qui réclame le départ de toute la classe politique.

Le gouvernement tenu pour rendu responsable

En effet, la population rend l’ensemble de la classe politique responsable de l’explosion meurtrière au port de Beyrouth et réclame son départ. Près d’une semaine après cette déflagration qui a fait au moins 160 morts, plus de 6000 blessés et détruit une partie de la capitale, les autorités accusées de corruption, de négligence et d’incompétence par la rue, n’ont toujours pas répondu à la principale question: pourquoi une énorme quantité de nitrate d’ammonium était entreposée au port, au beau milieu de la ville?

Le risque d’auto dissolution du Parlement

Tous les regards se braquent désormais sur le Parlement. Depuis la double explosion du port de Beyrouth mardi 4 août, les démissions de députés se sont succédé, sans pour l’heure bouleverser les équilibres de la Chambre.

Lundi 10, d’intenses tractations étaient en cours entre divers blocs de députés opposés à la majorité parlementaire, afin de décider d’une approche commune à adopter en vue de provoquer des législatives anticipées, comme l’avait proposé samedi 8 août le premier ministre, tentant d’apaiser la colère de la rue.

L’objectif pour ces blocs ? Reprendre une majorité perdue lors des élections du printemps 2018. Samir Geagea, leader des Forces libanaises (chrétien), a fait état de discussions entre sa formation et la Rencontre démocratique, un groupe affilié au Parti socialiste progressiste du druze Walid Joumblatt. Il a annoncé «une décision importante dans les prochaines heures».

L’ancien premier ministre, Saad Hariri, qui dirige le plus grand bloc sunnite du Parlement, n’a pas encore fait part de sa décision. Si son bloc décidait de démissionner du Parlement, celui-ci ne répondrait plus aux exigences du Pacte national. Selon ce pacte non-écrit, les principales communautés religieuses du pays — les maronites, les chiites, les sunnites— doivent être représentées dans les institutions clés pour le pouvoir exécutif, auquel s’ajoutent les Druzes pour le pouvoir législatif.

Déjà frappé par une grave crise économique avant la tragédie de la double explosion du port de Beyrouth, le Liban plonge désormais dans une profonde crise politique.

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