Coronavirus: l’Europe multiplie les mesures, Trump accusé de désinformation
Par AlAhed avec AFP
Alors que l'Europe multiplie les mesures face à la menace d'une deuxième vague de Covid-19, aux Etats-Unis, le président Donald Trump est dans le viseur de Facebook et Twitter à cause d'une vidéo dans laquelle il assure que les enfants ne sont quasiment pas susceptibles d'attraper le nouveau coronavirus.
En France, le masque est devenu obligatoire même à l'extérieur dans les zones les plus fréquentées de villes comme Toulouse, Tours ou Blois. Il en sera prochainement de même à Paris.
Une mesure similaire est entrée en vigueur dans le Quartier Rouge d'Amsterdam et dans les quartiers commerçants de Rotterdam.
Et l'Allemagne vient de classer la province belge d'Anvers zone à risque, avec quarantaine obligatoire pour les voyageurs qui en viennent, sauf présentation d'un test négatif.
Plus de 700.000 morts
L'Europe reste la région la plus touchée avec plus de 210.000 des quelque 701.112 morts recensés dans le monde depuis la découverte de la pandémie en Chine en décembre 2019.
Plus de 18,5 millions de cas ont été officiellement comptabilisés.
Mais les Etats-Unis sont le pays le plus touché, avec encore plus de 1.200 décès mercredi, y portant le bilan à près de 158.000 morts depuis le début de l'épidémie.
Viennent ensuite le Brésil qui dépasse les 97.200 décès, le Mexique (48.869), le Royaume-Uni (46.299) et l'Inde (39.795). L'Europe compte 211.603 morts.
Twitter et Facebook censurent Trump
Dans un acte de censure inédit à l'encontre du président américain, Facebook a retiré mercredi de la page de Donald Trump une vidéo enfreignant ses règles sur la désinformation autour de la pandémie: le milliardaire républicain y expliquait que les enfants étaient «presque totalement» immunisés contre le virus.
Et Twitter a interdit au compte de campagne de Donald Trump (@TeamTrump) de continuer à tweeter tant qu'il ne retirerait pas cette vidéo.
Son rival, le candidat à la Maison Blanche Joe Biden n'ira pas en personne accepter sa nomination à la convention démocrate de Milwaukee, dans le Wisconsin, «afin de protéger la santé publique», une première historique qui rend l'événement entièrement virtuel.
Joe Biden prononcera son discours depuis son Etat du Delaware.
Deuxième vague
Pendant ce temps, en Europe, la nervosité semble gagner le gouvernement français alors que l'instance scientifique qui le guide juge «hautement probable qu'une seconde vague épidémique soit observée à l'automne ou l'hiver».
Et ce alors qu'à travers le monde, le nombre de morts a doublé depuis le 26 mai, et que 100.000 décès supplémentaires ont été détectés depuis un peu moins de trois semaines.
Le gouvernement irlandais a pour sa part décidé de repousser la dernière phase du déconfinement du pays, qui comprend notamment la réouverture de tous les pubs. L'Irlande a également décidé de rendre obligatoire le port du masque dans les magasins et centres commerciaux à partir du 10 août.
New York de son côté va mettre en place des postes de contrôle aux accès clés de la ville afin de s'assurer que les voyageurs en provenance d'Etats américains très affectés par le coronavirus respectent bien la quarantaine qui leur est imposée.
Nouvelles restrictions
Le ministère tunisien de la Santé a annoncé l'obligation de porter un masque sanitaire dans tous les espaces publics, sous peine de sanctions.
Les habitants d'Aberdeen (Ecosse) vont connaître de nouvelles restrictions, avec la fermeture des pubs et des restaurants et la limitation des déplacements dans un rayon de cinq miles (huit kilomètres) autour du domicile pour les loisirs.
L'Italie, quant à elle, menace Ryanair de suspendre son autorisation de vol dans le pays, en raison du non-respect des règles de sécurité imposées en raison de l'épidémie de coronavirus.
Et aux Philippines, plus de 27 millions de personnes à Manille et dans quatre provinces voisines, soit environ le quart de la population de l'archipel, ont été reconfinées mardi avec à peine 24 heures de préavis.
Morts seuls ou abandonnés
Le Brésil, deuxième pays le plus touché après les Etats-Unis, compte près de 96.000 morts.
«Beaucoup de gens sont morts seuls et abandonnés», accuse Regina Evaristo, dont l'association fournit des équipements de protection au personnel soignant.
Celle dont le fils infirmier de 38 ans est mort du Covid-19 raconte le sort de «patients abandonnés parce que le personnel soignant n'avait pas d'équipements de protection». «Ils ne pouvaient même pas leur apporter de nourriture».
Au Brésil, le dernier bilan quotidien est de 1.437 morts.
En Argentine, 7.147 nouveaux cas ont étaient enregistrés pour la seule journée de mercredi, un record. Le pays compte un total de 4.106 décès.
Un tiers des Afghans infectés
En Afghanistan, près d'un tiers de la population (31,5 %), soit 10 millions de personnes, a été infecté par le nouveau coronavirus, selon une étude du ministère de la Santé.
En Afrique du Sud, quelque 24.000 membres du personnel de santé ont été contaminés par le nouveau coronavirus depuis le début de la pandémie et 181 en sont morts. Ce chiffre représente environ 5 % du nombre total des cas de Covid-19 dans ce pays.
9,4 milliards de dollars dans des projets de vaccins
Le gouvernement américain a par ailleurs annoncé mercredi un nouvel investissement d'un milliard de dollars dans le projet de vaccin contre le Covid-19 de la compagnie pharmaceutique Johnson & Johnson, avec au moins 100 millions de doses garanties à la clé.
Ce chèque fait monter les investissements du gouvernement au moins 9,4 milliards de dollars dans des projets de vaccins, y compris des contrats d'approvisionnement signés avec cinq sociétés prévoyant la livraison d'au moins 700 millions de doses, selon le décompte de l'AFP.
L'Organisation mondiale de la Santé a insisté mardi sur la nécessité de respecter les protocoles et réglementations en vigueur dans le développement d'un futur vaccin, alors que la Russie a promis des «millions» de vaccins dès début 2021.
Nadal dit non à l'US Open
L'OMS a également jugé mercredi «irréaliste» la tenue d'événements sportifs rassemblant de grandes foules dans des pays souffrant de transmission locale du virus.
L'US Open (31 août-13 septembre) devra se passer de son champion en titre : le numéro deux mondial Rafael Nadal ne participera pas au Grand Chelem américain en raison des conditions sanitaires incertaines.
Il rejoint parmi les absents la joueuse numéro un mondiale australienne Ashleigh Barty et son compatriote Nick Kyrgios (40e mondial).
Les gains des vainqueurs vont en outre être amputés de 850.000 dollars par rapport à l'année dernière à cause de la pandémie.
Autre coup dur pour le circuit, l'annulation officielle du tournoi de Madrid, l'un des événements majeurs de la saison sur terre battue prévu pour septembre après avoir été reporté en mai.
L'aérien continue de souffrir
Le secteur aérien continue de souffrir également. Virgin Australia, qui s'était déclarée en cessation de paiements en avril, va fermer sa filiale à bas prix Tigerair Australia et supprimer 3.000 postes, soit un tiers de ses effectifs.
Comme la compagnie australienne, une majorité (55 %) de compagnies s'attendent à devoir réduire leurs effectifs dans les 12 prochains mois, selon un sondage de l'Association internationale du transport aérien (Iata).
Les aéroports souffrent également. Quelque 650 emplois vont disparaître à Copenhague, soit le quart du personnel du plus grand aéroport de Scandinavie.