Explosions à Beyrouth : «entre 3 et 5 milliards de dollars» de dommages, estime le gouverneur de la capitale
Par AFP et le Figaro
Au lendemain des deux explosions catastrophiques qui ont dévasté Beyrouth, le gouverneur de la capitale du Liban Marwan Abboud a estimé le coût des dommages à plus de trois milliards de dollars.
«J'ai fait un tour dans Beyrouth, les dommages peuvent s'élever à entre trois et cinq milliards de dollars», a indiqué à l'AFP le gouverneur ce mercredi à la mi-journée, précisant toutefois qu'il attendait une évaluation des experts et des ingénieurs. En 2019, le PIB du Liban s'élevait à 53,367 milliards de dollars.
«Près de la moitié de Beyrouth est détruite ou endommagée», a-t-il expliqué, avec 250.000 à 300.000 personnes se retrouvant sans domicile. Selon un dernier bilan provisoire de la Croix rouge libanaise, les explosions ont fait plus de 100 morts et 4000 blessés et les secouristes sont toujours à l'œuvre pour tenter de retrouver des victimes.
Soutien économique
Le Président libanais, Michel Aoun, a annoncé débloquer 100 milliards de livres libanaises (55 millions d'euros) de financement d'urgence, alors que le pays est déjà en proie à un effondrement économique sans précédent et que les hôpitaux sont déjà submergés en raison de la pandémie de Covid-19.
Avant la catastrophe de mardi, les habitants de Beyrouth étaient déjà confrontés aux pénuries de denrées alimentaires dans les magasins et aux coupures de courant. Le Liban connaît sa pire crise économique depuis des décennies, marquée par une dépréciation monétaire inédite, une hyperinflation, des licenciements massifs et des restrictions bancaires drastiques. En mars dernier, le pays a connu le premier défaut de paiement de son Histoire, sur une dette astronomique.
Ce mercredi, le Conseil de défense national libanais a déclaré Beyrouth zone «sinistrée» et le premier ministre libanais, Hassane Diab, a appelé les alliés du Liban à «soutenir» le pays. La France, les États-Unis, le Qatar et l'Iran ont offert leur aide.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé, dans la nuit de mardi à mercredi sur Twitter, l'envoi d'un détachement de la sécurité civile et de matériel sanitaire à Beyrouth. Mercredi, la ministre des Armées, Florence Parly, a précisé que «deux avions militaires - un A400M Atlas et un A330 Phénix - décollent aujourd'hui pour acheminer au Liban l'aide française». La France va également envoyer un troisième avion d'assistance humanitaire ce mercredi à Beyrouth, a annoncé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Au total, «plus de 20 tonnes de matériel» seront envoyées «pour soutenir les Libanais face à ce drame».
En avril 2018, La France s'était engagée lors de la conférence CEDRE à débloquer 11 milliards de dollars de prêts et de dons pour développer les infrastructures et les services publics du Liban. Le 23 juillet dernier, Jean-Yves Le Drian avait rappelé l'urgence de la mise en œuvre par le pays de réformes structurelles en contrepartie du déblocage de toute aide financière significative.