Coronavirus en France: «Le plus gros de l’épidémie est encore devant nous», s’inquiète un infectiologue
Par AlAhed avec Le Figaro
«Le plus gros de l'épidémie est encore devant nous», s'inquiète le professeur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière à Paris.
Dans le viseur des scientifiques: le taux de reproduction. Ce chiffre, surveillé comme du lait sur le feu, représente le nombre de personnes que peut contaminer une personne malade.
Depuis le 1er juillet, il est supérieur à 1 au niveau national et atteint des niveaux plus importants dans certaines régions.
La Nouvelle Aquitaine, la Gironde ou encore la Mayenne, sont déjà scrutés depuis plusieurs jours par les autorités sanitaires. En Bretagne, le taux de reproduction s'élève le 16 juillet à 2.6 alors qu'il oscillait entre 0,9 et 1,2 les jours précédents.
Vers la deuxième vague?
«Ce chiffre est inquiétant et signifie une reprise de l'épidémie», analyse l'infectiologue parisien. «Les hôpitaux voient apparaître de nouveaux malades ces deux dernières semaines».
«Ce n'est pas explosif», rassure le professeur mais compare cette situation au début du mois de février.
Est-ce l'annonce d'une deuxième vague similaire ? Il est trop tôt pour y répondre mais ce retour «ne sera pas comme cet hiver».
Pour Éric Caumes, les régions Île-de-France et Grand Est «sont déjà sensibilisées» mais d'autres territoires «seront plus gravement touchés».
Aux mois de mars et avril, de nombreux soignants sont venus aider les régions les plus affectées. L'infectiologue prévient qu'il «manquera de moyens humains» si la vague submerge tout le pays en même temps.
Tout est encore possible
Malgré un taux de vigilance important, Eric Caumes reste optimiste. Grâce à des connaissances accrues sur la maladie, le professeur rassure sur le nombre important de guérisons.
«Je suis optimiste sur la guérison de cette maladie», a-t-il ensuite rassuré.
Il appelle les Français à respecter les gestes barrières et à «arrêter de croire que l'épidémie est terminée».
Il ajoute que si «on y prend garde», la «tendance peut être inversée».
Pour le spécialiste, le port du masque «aurait dû être systématique» dès le déconfinement car c'est une «mesure essentielle» pour se protéger les uns les autres.