Le jour de la Nakba 2011: Le compte à rebours pour le retour des réfugiés a commencé
''Le peuple veut libérer la Palestine", C'est sous ce slogan inspiré des révolutions arabes que des milliers de réfugiés palestiniens ont commémoré le 63ème anniversaire de la Nakba, la date de leur expulsion de leur terre et de leurs maisons en Palestine occupée.
Reportage
Dès les premières heures du matin de dimanche, près de 5000 Palestiniens se sont dépêchés vers la frontière du Sud Liban, du côté de Maroun Rass. Dans cette localité qui est devenue le symbole de l'héroïsme des combattants du Hezbollah contre les Israéliens dans la guerre de juillet 2006, des jeunes, des vieux, des femmes et des enfants palestiniens ont répondu à l'appel de différentes forces palestiniennes, de participer à une marche populaire à la frontière avec la Palestine occupée.
''La Palestine sera libérée très prochainement. Tous les réfugiés retourneront à leur terre. Ce 15 Mai 2011 a instauré une nouvelle équation avec l'ennemi sioniste. Cet ennemi sera chassé de notre terre sacrée prochainement'', scandait l'un des orateurs au su et au vu des soldats de l'occupation, déployés en masse à la frontière libanaise.
Ne pouvant contenir leur émotion à la vue de leur terre usurpée, où sont plantées illégalement des colonies sionistes, des jeunes manifestants ont accouru vers les fils barbelés qui les séparent de leur patrie. Démunis de toute arme à l'exception des pierres, les manifestants ont essuyé les tirs des soldats israéliens. Plus de dix personnes sont tombées en martyr et 112 ont été blessées selon un bilan de l'armée libanaise. Tous les martyrs ont été atteints à la tête et à la poitrine selon des sources médicales. Les blessés, dont certains se trouvent dans un état critique, ont été transportés à l'hôpital du martyr Salah Ghandour et à celui de Bent Jbeil pour se faire soigner.
L'armée libanaise est ensuite intervenue pour empêcher les soldats sionistes, cachés derrière les arbres et à bord de chars blindés, de poursuivre leurs attaques criminelles contre des gens non armés. La manifestation a pris fin vers l'après-midi, mais les participants sont plus que jamais décidés à récupérer leurs terres usurpées et à en chasser les occupants.
Syrie
A Majdal Shamas, dans le Golan occupé, la situation était aussi impressionnante, avec la différence que les participants à "la marche du retour" ont pu franchir les fils barbelés et atteindre cette localité, située aux hauteurs du Golan syrien occupé par "Israël".
Aux cris d'Allah Akbar, des dizaines de jeunes palestiniens et syriens ont jeté des pierres sur les soldats sionistes déployés dans leurs chars et leurs jeeps militaires ou rassemblés à pieds. Certains manifestants se sont approchés des soldats, démunis de toute arme, et leur ont promis de les chasser de leur patrie le plus vite possible.
Là encore, la barbarie israélienne qui fait fi de toutes les résolutions internationales des droits de l'homme n'a pas connu de limites. Les soldats de l'occupation ont ouvert le feu en direction des jeunes manifestants, tuant quatre syriens et blessant des dizaines d'autres dont certains sont dans un état critique. La localité de Majdal Shams a été déclarée zone militaire fermée.
Palestine occupée
Les appels des réfugiés palestiniens au Liban et en Syrie ont fait écho dans les territoires occupés et dans la bande de Gaza. Au barrage militaire israélien de Qalandia, séparant la ville sainte d'AlQods de la Cisjordanie occupées, des milliers de Palestiniens ont bravé les mesures sécuritaires israéliennes et les menaces de sanctionner les parties responsables de tout rassemblement palestinien en ce jour. Ils ont réclamé haut et fort leur droit au retour à leurs villes natales et à leurs maisons. Mais ne pouvant supporter ces appels, les soldats de l'occupation ont lancé des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Plus de 150 personnes ont suffoqué et ont du être transportées aux hôpitaux proches pour se faire soigner.
"Les bombes et les balles israéliennes ne nous dissuaderont pas à poursuivre notre mobilisation pour libérer notre terre occupée et chasser cet ennemi barbare de nos terres", a dit un manifestant.
A Ramallah, des milliers de Palestiniens se sont rassemblés à la place Manara et ont réitéré les mêmes slogans sur le droit au retour des réfugiés.
Même scène de manifestations populaires dans la bande de Gaza. Au barrage militaire israélien d'Eretz, au nord de Beit Hanoun à Gaza, un manifestant est tombé en martyr et plus 56 autres ont été blessés lorsque les soldats sionistes ont ouvert le feu sur les Palestiniens.
La manifestation centrale a eu lieu à la frontière avec l'Egypte à Rafah, des dizaines de manifestants ont été blessés également par les balles de l'armée de l'occupation israélienne. Les manifestants ont affirmé que tout le peuple palestinien était uni pour réclamer le droit au retour et la libération de la terre.
"La marche de retour" a débuté en 15 Mai 2011, les Palestiniens espèrent que le 15 Mai 2012 sera la date du retour effectif à leur terre.