France: quatrième nuit de violences à Dijon, la classe politique s’indigne
Par AlAhed avec AFP
Les violences à Dijon ont vivement fait réagir la classe politique ce mardi, des membres du gouvernement, au RN et à LFI en passant par Les Républicains. Le préfet de Bourgogne-Franche-Comté, Bernard Schmeltz, a défendu sa stratégie de non-intervention au cours du week-end face aux expéditions punitives de Tchétchènes.
«Encadrer et encercler pour éviter les exactions: c'était la seule stratégie praticable», a déclaré lundi soir à l'AFP le préfet, tandis que Dijon connaissait des tensions pour la quatrième nuit consécutive.
«Les populations n'ont en aucun cas été abandonnées», a-t-il assuré, après des interrogations sur la passivité des forces de l'ordre lors des trois expéditions punitives menées vendredi, samedi et dimanche soir par des Tchétchènes voulant venger l'agression d'un des leurs.
«Les infractions seront sanctionnées à partir d'enquêtes», a martelé le préfet.
Lundi, de nouveaux incidents ont éclaté dans le quartier des Grésilles, mais sans implication de Tchétchènes, selon les premières constations.
Des véhicules et poubelles ont été brûlés, une équipe de France 3 Bourgogne agressée (elle a porté plainte) ainsi qu'un autre conducteur, selon la préfecture. Mais ces troubles étaient le fait de personnes de Dijon et non de Tchétchènes comme les autres soirs, a-t-on précisé de même source.
Quatre personnes ont été interpellées, selon la préfecture.
La classe politique s'indigne
Dijon a été de nouveau la proie de tensions lundi soir, ce qui a vivement fait réagir la classe politique.
«Voir des jeunes qui brandissent des armes, voir 100 personnes qui se tapent dessus, qui s’agressent, c’est inacceptable», a affirmé le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume sur Cnews. «Voilà où nous mène le communautarisme, voilà où nous mène le séparatisme dont a parlé le président de la République», a-t-il ajouté, en assurant que «nous ne pouvons pas supporter dans la République des lieux de non-droit, des quartiers de non-droit, des bandes, des trafics, et évidemment nous ne pouvons pas supporter la juxtaposition des communautés».
A droite, les réactions ont été virulentes
«Notre pays sombre dans le chaos ! Que fait Christophe Castaner? Des bandes se livrent une guerre ethnique, arme automatique à la main. Voilà, en toute clarté, la réalité de l’ensauvagement», a tweeté lundi soir la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen.
«C’est presque un théâtre de guerre», a déploré sur Europe 1 le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, qui a mis en cause la «politique d’immigration laxiste» car selon lui «ces Tchétchènes, en tous cas ceux qui ont été interpellés, sont quasiment tous des demandeurs d’asile».
Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a de son côté pointé sur France Inter le risque «d’une dérive communautaire ou raciste». «Quand je pense que certains voudraient désarmer les policiers, y compris le ministre de l’Intérieur!», a-t-il ajouté.
«La France se balkanise, voilà le résultat de décennies de laxisme judiciaire et d’immigration massive!», a également tweeté le patron de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, en demandant «l’état d’urgence sécuritaire pour neutraliser ces voyous».
A gauche, le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a déploré sur Twitter un «inacceptable chaos à Dijon». «Les bandes armées doivent être dissoutes. Les gangs désarmés», a-t-il insisté.
Il s'est également défendu ce mardi matin face aux attaques de l'extrême droite après ses propos de samedi «de voir la police aussi désarmée que possible».