noscript

Please Wait...

Coronavirus aux USA: échec au Congrès à soutenir l’économie, Trump hésitant sur le confinement national

Coronavirus aux USA: échec au Congrès à soutenir l’économie, Trump hésitant sur le confinement national
folder_openAmériques access_time depuis 4 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Par AlAhed avec AFP

L'administration Trump n'a trouvé aucun accord lundi avec les élus démocrates et républicains du Congrès sur un plan de soutien massif à l'économie américaine, et les discussions se poursuivaient en coulisses pour tenter de parvenir à un vote au Sénat mardi.

Alors qu'un vote était initialement prévu lundi, la séance a, dans la soirée, été suspendue jusqu'à mardi à 10 heures (15 heures en France).

Les discussions se poursuivaient néanmoins pour tenter de parvenir à un accord, jugé urgent par la majorité républicaine et la minorité démocrate, alors que la première économie mondiale est probablement déjà entrée en récession.

«Cet argent ne sera pas gâché» et «je serai le superviseur», a assuré le président américain Donald Trump lundi soir à la presse. «Je crois réellement que les démocrates veulent parvenir à un accord mais ils doivent arrêter de demander des choses qui n'ont aucun lien avec ce dont on parle», a-t-il affirmé.

La cheffe des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, a dévoilé dans la soirée une contre-proposition. Les élus démocrates ont, dimanche puis lundi, rejeté les mesures des républicains qui visent à mobiliser près de 2.000 milliards de dollars.

L'opposition, échaudée par les excès des bénéficiaires du plan de sauvetage de la crise de 2008, réclamait notamment à l'administration Trump une supervision accrue des prêts accordés aux grandes entreprises, qui ressemblent plus selon eux à des cadeaux aux dirigeants.

Retour aux affaires « très bientôt »

Pour Trump, « l'Amérique sera bientôt de nouveau ouverte aux affaires. Très bientôt. Bien plus tôt que trois ou quatre mois comme quelqu'un le suggérait. Bien plus tôt. Nous ne pouvons pas laisser le remède être pire que le problème lui-même », a-t-il déclaré dans la nuit de lundi à mardi lors de son point presse quotidien à la Maison Blanche.

Après avoir minimisé - et moqué - la menace sanitaire pendant des semaines, puis s'être posé en président rassembleur d'un pays « en guerre », Donald Trump multiplie désormais les messages ambigus sur les restrictions en place pour limiter la propagation du Covid-19.

Ses dernières déclarations semblent destinées à enrayer le vent de pessimisme qui souffle sur l'économie américaine et mondiale.

Dans la ville de Wall Street, les autorités de New York, épicentre américain de l'épidémie (12.000 cas lundi matin, soit près du tiers des cas répertoriés aux Etats-Unis), avaient lancé plus tôt un appel à un confinement coercitif national.

La première métropole américaine, capitale économique du pays avec 8,6 millions d'habitants, comptait lundi matin plus de 12.000 cas, soit près du tiers des cas américains, et près de 100 décès. Au total, 560 personnes sont mortes aux Etats-Unis.

Face à cette situation de plus en plus dramatique, l'anxiété montait chez les habitants de cette ville, habituellement symbole d'hyper-activité et de décibels.

« New York se rapproche de l'Italie »

Les rues étaient exceptionnellement calmes après l'entrée en vigueur dimanche de nouvelles règles limitant l'activité aux entreprises jugées essentielles --supermarchés, pharmacies, fournisseurs d'internet-- et obligeant les gens à rester chez eux le plus possible, même si les contrevenants ne s'exposent pour l'instant à aucune sanction.

« Il faut que ces mesures de confinement qu'ont prises New York et la Californie, soient partout » aux Etats-Unis, a insisté le maire Bill de Blasio. « Il faut qu'on prenne ces mesures extrêmes ».

Près d'un tiers des Américains vit sous une forme de confinement. L'Etat de Washington, le Michigan et le Nouveau-Mexique sont les derniers en date à avoir ordonné lundi aux gens de rester chez eux, et le gouverneur de Californie a durcit les restrictions.

« Malheureusement, on voit que New York se rapproche de l'Italie », a estimé Jerome Adams, administrateur fédéral de la santé publique, déplorant que les gens n'appliquent pas sérieusement les recommandations fédérales de confinement, non coercitives, annoncées la semaine dernière, pour 15 jours.

M. de Blasio comme le gouverneur de l'Etat de New York Andrew Cuomo ont relancé leurs appels au gouvernement fédéral pour qu'il ordonne aux entreprises privées de fabriquer respirateurs et masques, qui manquent cruellement aux Etats-Unis, comme dans beaucoup d'autres pays.

« Oui, c'est une affirmation du pouvoir du gouvernement sur des entreprises privées, et alors? C'est une urgence nationale », a souligné M. Cuomo. « On ne peut plus continuer à être fourni au coup par coup ».

New York attend aussi l'aide de la Garde nationale et du Corps d'ingénieurs de l'armée américaine pour installer des lits d'hôpitaux supplémentaires.

Le centre de conférences du Javits Center, à Manhattan, doit notamment être transformé en hôpital avec une capacité de 1.000 lits, en attendant la conversion de certains hôtels, désormais privés de touristes.

M. Cuomo, qui s'y est rendu lundi, a indiqué espérer qu'il soit prêt d'ici « une semaine à 10 jours ».

Le gouverneur a également signé un décret imposant aux hôpitaux new-yorkais d'augmenter leur capacité de 50% --pour arriver à 75.000 lits-- tout en les appelant à viser les 100%.

Un navire-hôpital, le USNS Comfort, d'une capacité de 1.000 lits, doit aussi partir pour New York dans deux semaines, selon le ministre de la Défense Mark Esper.

Comments

//