Le conseiller de sayed Khamenei pour les affaires de la défense parle à AlAhed des leaders martyrs
Par Mokhtar Haddad - AlAhed
Le premier chef des gardiens de la révolution au Liban fut le responsable de l'entrainement des moudjahidines du Hezbollah, et avait vécu les débuts de la genèse de la résistance islamique. C'est le général Hussein Dahqan, conseiller de l'ayatollah l'imam sayed Ali Khamenei pour les affaires de la défense et ancien ministre iranien de la défense.
Le général Dahqan évoque dans une interview exclusive au site AlAhed, ses mémoires avec les chefs martyrs de la résistance islamique, et le général martyr Qassem Soleimani, et aborde les récents développements de la région.
Ci-dessous le texte de l'entretien:
Vous êtes l'un des premiers fondateurs du journal AlAhed. Dans le contexte de son 35e anniversaire, de quoi vous rappelez-vous? Et comment fut le lancement?
Les conditions politiques et militaires au Liban ont favorisé la naissance du Hezbollah. Mais la diversité culturelle au Liban exige la présence d'un porte-parole officiel et des médias comme un moyen de communication avec le peuple.
Donc on devait créer ce moyen. Lorsque la proposition a été soumise au cheikh Mohammad Yazbeck, il a opté pour la nomination après avoir consulté le Coran. Une équipe de rédaction a été nommée pour publier deux à trois numéros par semaine. Ce fut une grande réussite. Durant une courte période, le journal a grandi parmi les medias libanais. Plus tard, on a créé une chaine de radio à Baalbeck. On diffusait le Coran. Le martyr Houjayji fut nommé comme directeur de cette radio. Il était nécessaire que le parti fixe ses liens avec la société libanaise et échange ses points de vue.
Comment jugez-vous l'itinéraire de la résistance dans le secteur de l'information?
Nous n'avons pas beaucoup souffert, puisque c'était un besoin naturel qui prenait du temps pour devenir consistant et établir ses objectifs. Même en ce qui concerne la mise en place du Hezbollah, il était important que le parti soit formé au Liban, en ce moment, il y avait différents groupes au Liban qui devaient être organisés et intégrés. La majorité a rejoint le Hezbollah, qui était une nécessité historique. Aujourd'hui, après 35 ans, les medias doivent être capables de transmettre le message adressé à la société et aux partisans par l'usage des moyens techniques, avec la teneur adéquate, surtout qu'au Liban, le Hezbollah fait partie d'une communauté politique qui pourrait radicalement changer. Ce qui a lieu au Liban se dirige diligemment vers le renouvèlement et le changement, plus qu'ailleurs. Pour ces raisons, tous ceux qui veulent travailler dans les medias doivent faire connaissance du milieu social et le prendre en compte pour faire parvenir leur message. En effet, nous avions créé le journal AlAhed, pour qu'il soit le porte-parole du Hezbollah. A l'heure actuelle et grâce à Dieu, tout élément du Hezbollah peut avoir une grande influence au Liban et à l'étranger.
Le Hezbollah est actuellement le seul courant politique purement libanais. Le peuple libanais ne le considère pas comme un simple mouvement politique chiite, mais le considère comme le symbole de la résistance nationale libanaise face à l'offensive et à l'entité sionistes.
Le parti, est défini comme la conscience du peuple libanais, du point de vue dignité, indépendance et liberté. En effet, le parti a prouvé sa haute responsabilité dans la préservation des hauts intérêts nationaux, tout en assumant les couts nécessaires. Et grâce au commandement sage de sayed Hassan Nasrallah, ce chef a réussi à préserver le parti.
Quels sont les effets d'AlAhed et des autres medias du Hezbollah sur la résistance?
Ces effets sont essentiels. Ce sont l'essence de la résistance.
Que pouvez-vous nous raconter sur le martyr sayed Abbas Al-Moussaoui?
Cet homme était unique en son genre. Nous avions un bureau près de sa demeure. Il était caractérisé par plusieurs qualités, grâce à sa pensée, culture, et à sa relation avec le chef de la révolution islamique. En plus, tous ses comportements et décisions émanaient de l'Islam. Il œuvrait toujours pour illustrer l'image de l'Islam, dans ses attitudes et ses paroles.
Sayed Al-Moussaoui était capable d'assurer l'adhésion de son entourage à ses idées, c'est pourquoi il était influent.
La miséricorde et la gentillesse étaient ancrées au fond de lui, en plus de l'humilité sans limite, tout comme son esprit jihadiste.
Comment qualifiez-vous haj Radwan?
Je crois que les plus proches de haj Radwan, ne sont pas en mesure d'expliquer totalement sa personnalité. Cet homme gardait toujours le silence. Il ne disait rien, Mais son travail sur le terrain était marquant. Il comptait sur la victoire divine. Lorsqu'on discutait de questions stratégiques, il disait un seul mot: Je compte sur Dieu. Il entamait son action sans aucune hésitation, c'est pourquoi il était doté de compétences et de la croyance en la victoire divine ainsi que de la force du commandement. Il contrôlait son discours, qui émanait directement de son cœur.
Dans la guerre des cerveaux, on évoque toujours le martyr créatif Hassan Laqqis. Que dites-vous du martyr Hassan?
Je voudrais vous informer d'une caractéristique inhérente aux jeunes libanais. Ce sont des hommes créatifs à une large mesure. Ils sont courageux et bravent les dangers. Ils ne craignent pas l'inconnu. Le martyr Hassan a libéré son esprit de tout contrôle invisible. Ses idées étaient productives. Il tentait d'être différent et ne s'est pas plié devant les dures conditions de la vie. Le martyr Hassan a entamé sa mission dans le domaine de l'industrie des missiles. Nous l'avions rencontré à plusieurs reprises en Iran. Tout comme son fils il est tombé en martyr. Cet homme était des plus proches à moi du point de vue spirituel, psychologique et pratique. C'était mon ami.
La représentante des Etats-Unis au conseil de sécurité a réitéré ses menaces de la poursuite des manifestations dans plusieurs pays de la région, en cas de l'insoumission de l'Iran, craignez-vous pour l'axe de la résistance à l'ombre des nouvelles mutations?
Pour répondre à cette question, nous devons revenir en arrière à l'année 2006 et la guerre des 33 jours. Il y avait un front formé face à Israël, ils ont décidé d'attaquer un de ses maillons, le Hezbollah, pour détruire ce front. La guerre des 33 jours a été lancée. Mais que fut le résultat? L'armée israélienne n'a-t-elle pas été vaincue par le Hezbollah? Cette armée classée la quatrième dans le monde, ayant causé la défaite aux pays arabes en 1948, 1967 et 1973. Ils ont cru que le Hezbollah est le maillon le plus faible dans la chaine de la résistance. Lorsqu'ils l'ont agressé ils ont réalisé leurs faux calculs.
A l'heure actuelle, ils veulent ternir l'image du parti aux yeux du peuple, pour cette raison, ils exercent des pressions contre le peuple libanais pour le placer en face du Hezbollah. Comme vous le constatez, certains Libanais proposent le retrait des armes du parti. Ils jugent que les capacités du Hezbollah sont limitées dans ses armes, alors que c'est une fausse approche. La force du Liban réside dans le peuple et la résistance. Les armes sont aussi nécessaires pour la défense. Ce qui a lieu au Liban est affecté par certains évènements, comme ce que prétendent certains sur les tensions en Irak, disant que la cause en est le Hached Al-Chaabi, alors que la cause au Liban est le Hezbollah.
Par ailleurs, l'Iran n'a point besoin de liens militaires avec le Hezbollah ou autre. L'Iran est assez puissant. En cas de guerre large contre le front de la résistance dans la région, le Hezbollah remplira son devoir, sans besoin que l'Iran lui dise ce qu'il doit faire ou pas.
Pour sa part, le Hezbollah tient à ne pas provoquer de problèmes. Les Libanais doivent comprendre que ce parti est pris pour cible, car il est un facteur de stabilité et de lutte face aux agresseurs, tel qu'«Israël».
Lors des précédentes élections, on rapporte que l'Arabie saoudite a pompé d'énormes sommes pour imposer son hégémonie au sein du Parlement, mais ses plans ont été voués à l'échec.
L'ennemi israélien et ceux qui le soutiennent ont-ils ouvert la voie de la guerre économique (terrorisme économique américain), contre le front de la résistance? La République islamique a-t-elle la capacité de relever un tel défi?
Nos ennemis et depuis la victoire de la révolution islamique ont menacé de nous assener des frappes. Celui qui veut mener une agression n'annonce pas ses intentions, alors que quand il hausse le ton, sans agir, il utilise ces faits pour remporter des gains politiques. Pour notre part, nous n'écartons jamais la possibilité des attaques ou des campagnes militaires contre nous. Il y a toujours une menace militaire. L'ennemi c'est l'ennemi mais quand il est en mesure de provoquer la guerre ? Lorsqu'il garantit sa victoire. Les Américains et les Israéliens ne sont pas surs de remporter la guerre ou d'empêcher sa poursuite après l'avoir provoquée. Pour ces raisons, ils n'ont pas encore lancé une guerre contre nous. Par ailleurs, ils lancent des guerres économiques, et légales et plusieurs autres types de pression. La guerre économique est la plus violente. Elle a réussi à provoquer un mouvement dans la rue, sous la pression, pour affirmer que la vie est désormais dure. Nous admettons que les sanctions ont imposé des pressions sur notre nation. L'objectif des sanctions américaines est d'adresser un choc aux autorités, alors que les sanctions ont visé la population. En effet, les ennemis œuvrent pour créer un clivage entre le peuple et le gouvernement, par l'augmentation des sanctions. En deuxième lieu, ils incitent le peuple contre le gouvernement, pour son incapacité à répondre aux revendications et provoquent enfin des heurts et des actes de sabotage dans les régions iraniennes, contre le système politique.
Mais le peuple iranien aime sa révolution, son régime et son chef. Il lutte contre les plans américains.
Qu'en est-il de haj Qassem Soleimani et de ses compagnons martyrs?
Le général Qassem Soleimani œuvrait en faveur de tous les libres du monde, non seulement des Iraniens, il a lutté contre l'injustice et les ennemis durant les dernières décennies et provoqué l'échec des plan arrogants.
Le départ du martyr Soleimani ne sera point la fin de l'axe de la résistance, mais plutôt le début d'un nouveau redressement au sein du front de la résistance en voie d'expulser l'occupation américaine de la région. Haj Soleimani cherchait toujours le martyre et espérait rejoindre ses compagnons martyrs. Il a provoqué la terreur dans les cœurs des ennemis, mais était proches de gens et des familles des martyrs.