Les recommandations de sayed Nasrallah pour la prochaine période: de la patience, de la piété
Par Latifa al-Husseini
Dans la foulée de ce tohu-bohu qui nous entoure, certaines choses sont plus précieuses que de simples gains matériels. Après dix ans d'efforts assidus, huit étudiants de la Hawza (école religieuse) de l'imam attendu, dont le siège est à Baalbeck, ont terminé leurs études religieuses. Il est temps de porte le turban de la famille du prophète Mohammad, que la paix de Dieu soit sur eux tous. Pour ces diplômés, c'est le bonheur à son apogée, c'est un rêve qui se réalise. Que dire alors de plus si l'on sait que les mains d'un leader hachémite sublime qui déposeront le turban au chef de ces nouveaux dignitaires religieux?
C'est le 11 décembre/14 Rabih alThani (II), le jour du couronnement. Huit diplômés en études supérieures religieuses sont les hôtes du secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah. Ladite Hawza avait reçu l'accord de Sayed Nasrallah de parrainer la séance de la promotion de ses diplômés. Le rendez-vous a été fixé pour mercredi dernier. La Hawza et ses étudiants se sont bien préparés. L'heure est venue. Tout le monde fut convoqué à l'une des salles, qui convient aux mesures sécuritaires prises par le secrétaire général. Tout le monde s'est réuni dans ces conditions exceptionnelles. Le parrain de la rencontre est arrivé. Tout le monde était confus devant l'attrait du leader. Quelques instants de fascination aussitôt transformés en moments de grand plaisir, avec la poignée de main entre les étudiants, les enseignants et Sayed Nasrallah. Une réunion émotive au cours de laquelle le directeur des affaires administratives cheikh Bilal Awada.
Le programme du festival est limité. Il a commencé par la récitation de versets coraniques lus par l'étudiant cheikh Mohammad Amhaz. Puis un mot d'accueil prononcé par le président du comité religieux du Hezbollah cheikh Mohammad Yazbeck, qui a remercié son Eminence pour son parrainage de la promotion pour la troisième année consécutive. Ensuite, Sayed Nasrallah a pris la parole.
Et partant de son poste d'ancien étudiant de la Hawza, qui occupe une place importante dans sa mémoire, et qui lui rappelle les premiers jours du jihad à Baalbeck, Sayed Nasrallah a commencé par la réminiscence de la période la plus importante de la genèse du Hezbollah, en termes de religion et résistance: les années 1980.
«La Hawza occupe une place importante chez moi. Lorsque cheikh Mohammad Yazbeck me demande de parrainer de telles promotions, j'accepte rapidement parce que je ne peux refuser une telle demande», dit-il.
Cheikh Mohammad Amhaz rapporte: «Le mot prononcé par Sayed Nasrallah a été réparti en deux parties: la première a renfermé une liste de recommandations adressées aux étudiants en sciences religieuses. «De nos jours, nous avons besoin de la clairvoyance des hommes de religion, surtout des étudiants en sciences religieuses, accompagnée surtout de la piété. Notre objectif en tant qu'hommes de religion et étudiants est d'être aux côtés de toutes les classes sociales, sans exception aucune», a-t-il expliqué.
Sayed Nasrallah a exposé son expérience lorsqu'il était étudiant de la Hawza à la Sainte Najaf en Irak. Il a évoqué ses souvenirs avec cheikh Ahmad cheikh, ancien collègue et camarade. Il s'est longuement attardé sur les conditions très difficiles qu'il a vécues à l'époque du régime baassiste, lorsqu'il avait 18 ans. Les étudiants en sciences religieuses étaient exposés à de sérieuses menaces, comme le risque de liquidation, de meurtre ou même d'enlèvement. A cette époque, les baassistes ont multiplié leurs attaques contre les étudiants de la Hawza, et il était parmi eux. La situation est arrivée à l'impasse. Il est devenu sans abri, ce qui l'a poussé à quitter la région et à retourner au Liban. Mais plusieurs obstacles l'ont empêché de le faire, surtout qu'il s'était entré en Irak sans tamponner son passeport, donc son séjour était illégal. Mais par miracle, le département des passeports n'a pas fait attention et Sayed a pu rentrer sains et saufs».
La narration de ce récit par Sayed Nasrallah n'était pas absurde, selon cheikh Mohammad Amhaz. «Il a voulu nous citer l'exemple de ses souffrances pour nous pousser, en tant qu'étudiants de la Hawza, à compter sur Dieu dans les épreuves, comme dans l'aisance. L'objectif est de suivre le chemin de la droiture jusqu'à la fin, et d'endurer les souffrances. Rien ne peut entraver notre parcours d'apprentissage, ni les conditions sécuritaires ni politiques».
La deuxième partie du mot de Sayed Hassan Nasrallah, qui a duré deux heures consécutives, a été réservée à la situation interne libanaise, surtout à l'ombre des mouvements de protestation que connait le pays depuis 50 jours. «Nous pourrions passer par des moments économiques délicates, mais ceci nécessite de notre part de la patience, de la lucidité et de l'endurance. Nous avons pris l'habitude de recevoir le soutien de Dieu dans les moments difficiles… nous comptons sur Dieu et tout le monde doit assumer ses responsabilités, chacun de son poste. Et nous devons compter sur Dieu».
S'asseoir en face de Sayed Nasrallah est envoûtant, rien n'est en mesure de nous distraire, souligne cheikh Amhaz. L'ambiance de l'amitié et de la familiarité a dominé cette occasion (…): «Nous avons profité de cette rencontre avec son Eminence, qui nous a transportés vers ce qui est plus profond et plus lointain… ici, pas de place aux idées superficielles».
Ensuite, l'heure de porter les turbans est venue. Les noms des promus étaient inscrits sur chaque turban. Bien que la scène ait été filmée, Sayed Nasrallah a tenu à organiser personnellement la prise de photos. Il a donné ses remarques et ses directives pour préciser l'angle de prise de vue, pareil à véritable expert en la matière, s'exclame cheikh Amhaz.
Et d'ajouter: «C'était un moment émouvant qui dépasse toute sainteté, mais aussi un moment mélangé de crainte et de peur des responsabilités que nous devons assumer, nous, les nouveaux cheikhs».
Son Eminence Sayed Hassan Nasrallah a fait de multiples recommandations aux promus, mais l'une d'elle était adressée exclusivement à cheikh Amhaz, en tant que récitant et mémorisant du saint Coran. Sayed l'a conseillé de veiller à lire le Coran en permanence, surtout que bon nombre de cheikhs négligent ce fait après leur promotion. «Nous devons travailler durement en ce sens, pour ne pas nous consacrer uniquement au discours husseinite».
Trois heures de quiétude ont dominé la rencontre avec Sayed Nasrallah. Les sentiments de piété, de dévotion et de sincérité envers la voix du Messager de Dieu en ont émané. Pour la foule présente, le parrain de l'occasion était tenace mais modeste, solide mais pieux. Le verset coranique «Fermes envers les mécréants, miséricordieux entre eux», s'appliquait parfaitement sur lui.
Enfin, voici les noms des nouveaux diplômés: cheikhs Hassan Nemr, Hussein Nemr, Hassan elBaba, Khalil Yassine, Abbas Chalhoub, Abbas Sadek, Mohammad Amhaz et Mohammad elAhmad.