L’Iran accuse les Européens d’hypocrisie sur le nucléaire
Par AlAhed avec AFP
L'Iran s'en est pris mardi aux Européens qui ont critiqué les récentes mesures de relance de ses activités nucléaires tout en échouant à l'aider à contourner les sanctions américaines.
Parties à l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, tentent, avec l'Union européenne (UE), de sauver le pacte, menacé depuis le retrait des Etats-Unis en 2018.
En riposte à ce retrait unilatéral, assorti du rétablissement de sanctions américaines qui asphyxient son économie, l'Iran s'est progressivement affranchi de certains engagements pris en vertu de l'accord, espérant faire pression sur ses partenaires pour qu'ils l'aident à contourner les sanctions.
La semaine dernière, Téhéran a repris ses activités d'enrichissement d'uranium dans l'usine souterraine de Fordo, jusque-là gelées conformément au pacte.
Paris, Berlin, Londres et Bruxelles ont affirmé lundi avoir de leur côté «totalement respecté» leurs engagements, et notamment la levée des sanctions internationales qui pesaient déjà à l'époque sur l'économie iranienne.
«Il est désormais essentiel que l'Iran respecte ses engagements et travaille avec tous les participants au JCPOA (sigle de l'accord de Vienne sur le nucléaire, ndlr), afin de permettre une désescalade des tensions», ont-ils ajouté dans un communiqué commun.
«Vous? Vous avez totalement respecté les engagements pris en vertu du JCPOA? Vraiment?», a rétorqué mardi le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif sur Twitter.
Et lors d'une conférence de presse, le président Hassan Rohani a affirmé que son pays «avait attendu un an», avant de commencer son désengagement progressif de l'accord.
«Personne ne peut nous accuser d'avoir abandonné aujourd'hui les engagements en vertu du JCPOA», a-t-il déclaré.
«C'est un problème que notre ennemi a créé pour nous», a ajouté M. Rohani en référence aux Etats-Unis.
L'approche de l'Iran, selon M. Rohani, est de prendre «le chemin de la résistance et de la persévérance» en réduisant ses engagements et en négociant.
«Nous négocions avec le monde (...) Ils nous font des propositions, nous leur faisons des propositions. Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas accepté les propositions qu'on m'a faites», a-t-il ajouté.