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Le président Aoun: Tous ceux qui ont volé de l’argent public doivent rendre des comptes devant la justice

Le président Aoun: Tous ceux qui ont volé de l’argent public doivent rendre des comptes devant la justice
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Par AlAhed avec OLJ

Dans un discours très attendu après huit jours de contestation populaire, le chef de l'Etat a évoqué une «remise en question de la situation actuelle du gouvernement».

Pour sa première prise de parole, une semaine après le début du mouvement de contestation contre le pouvoir, le président libanais Michel Aoun, a appelé jeudi à une «remise en question de la situation du gouvernement», affirmant que «ce n'est pas dans la rue qu'on peut changer le système politique», en réponse aux revendications politiques des manifestants qui protestent à travers le pays.

«Les réformes sont le résultat d'une action politique. Il est temps de remettre en question la réalité de la situation actuelle du gouvernement, mais conformément aux institutions constitutionnelles», a affirmé le chef de l'Etat dans un discours préenregistré.

«J'ai entendu beaucoup d'appels à la chute du régime. Mais le régime, chers jeunes, ne peut être changé dans la rue et sur les places publiques. Notre régime a besoin d'être modernisé parce qu'il est paralysé depuis des années et incapable de s'auto-régénérer, mais cela ne peut se faire qu'à travers les institutions constitutionnelles», a-t-il ajouté.

Estimant que le dialogue était «la meilleure façon pour sauver le pays», le président s'est dit prêt à rencontrer des représentants des manifestants pour écouter leurs demandes.

Plusieurs pistes d'une sortie de crise politiques ont été imaginées, comme le remaniement gouvernemental pour «sortir» les ministres les plus conspués par la rue, la création d'un «comité de pilotage» composé d'experts respectés, voire des élections anticipées.

«Cette réalisation est la vôtre»

Le président Aoun est revenu sur les manifestations qui agitent le pays depuis jeudi dernier. «Ce que nous voyons aujourd'hui montre que le peuple libanais est capable de se révolter et de faire entendre sa voix et que les libertés au Liban sont respectées. Mais votre cri aurait dû être un cri de joie, et pas un cri de douleur».

«En tant que chef de l'Etat, j'affirme que le plan de réformes présenté par le gouvernement constituera la première étape pour sauver le pays et éviter son effondrement économique et financier. Cette réalisation est la vôtre», a affirmé le chef de l'Etat.

Il s'est ensuite exprimé sur les revendications des protestataires. «Vous voulez récupérer l'argent volé ? Oui, cela est nécessaire. Je le demande aussi, j'ai proposé une loi en ce sens. Tous ceux qui ont volé de l'argent public doivent rendre des comptes devant la justice, Je suis engagé dans la lutte contre la corruption, mais ceci relève du Parlement, où des lois ont été transmises sur ce plan. D'autres lois sur la levée de l'immunité du secret bancaire des responsables sont également prêtes».

«La liberté d'expression est un droit respecté et préservé pour tous, mais la liberté de circulation est également un droit pour tous, et il doit également être respecté et préservé», a affirmé M. Aoun. Le veille, le soulèvement qui mobilise depuis jeudi dernier des dizaines milliers de Libanais avait pris une nouvelle tournure avec l'intervention de l'armée libanaise qui a tenté sans succès de rouvrir les routes principales.

«La corruption nous ronge de l'intérieur»

Loin de faiblir malgré l'annonce de réformes par le gouvernement Hariri, le mouvement semble parti pour durer avec une occupation toujours aussi forte de la rue. Banques, écoles et universités sont fermées jusqu'à nouvel ordre.

«Nous sommes un peuple qui réussit mais le communautarisme nous a détruit, et la corruption nous ronge de l'intérieur», a-t-il déploré. «J'ai prêté serment en promettant de préserver le Liban et de lutter contre la corruption. J'ai réussi à rendre le Liban sûr, restent les préoccupations économiques et financières, et mon ambition d'en finir avec la mentalité communautaire qui contrôle le Liban», a-t-il ajouté. «C'est l'essence de tous nos problèmes, pour aboutir à un Etat civil, dans lequel tous les citoyens sont égaux devant la loi, pour que les plus compétents obtiennent les postes qu'ils méritent, et que la décentralisation administrative permette d'assurer les services pour tous», a poursuivi le chef de l'Etat.

«Le président a besoin de la coopération de tous pour agir et respecter les promesses que j'ai faites au peuple. Je ne rejette pas les responsabilités. Je suis un président responsable, et j’utiliserai tous les instruments à ma disposition pour mettre en œuvre les réformes nécessaires, mais les obstacles et les intérêts personnels sont nombreux», a-t-il encore affirmé.

L'étincelle de la révolte a été l'annonce impromptue le 17 octobre d'une nouvelle taxe, sur les appels via la messagerie WhatsApp. L'impôt de trop qui a fait exploser la colère dans un pays où des besoins élémentaires, comme l'eau, l'électricité et l'accès universel aux soins, ne sont pas assurés 30 ans après la fin de la guerre civile (1975-1990).

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