Téhéran pas opposé à des discussions avec Washington, mais veut des résultats concrets
Par AlAhed avec AFP
L'Iran exclut la possibilité de négocier un nouvel accord sur nucléaire, a déclaré ce lundi 23 septembre le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammed Javad Zarif, soulignant que ses partenaires européens avaient manqué à leurs engagements dans le cadre de l'accord de Vienne signé en 2015.
«La paralysie d'E3 (Allemagne, France et Grande-Bretagne, ndlr) dans le respect de ses engagements sans l'autorisation des Etats-Unis est claire depuis mai 2018 (...) Aucun nouvel accord avant le respect de l'actuel», écrit-il sur Twitter.
M. Zarif n'a pas fermé lundi la porte à des discussions avec les Etats-Unis mais à condition qu'il ne s'agisse pas d'une simple photo et qu'elles donnent lieu à des résultats concrets et crédibles.
Interrogé par des journalistes, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, sur la possibilité d'une rencontre entre les présidents Donald Trump et Hassan Rohani, le ministre a répété que l'Iran ne fermait «pas la porte à des discussions».
Mais si c'est «juste pour une photo» sans résultat concret, cela ne fera qu'«accroître les difficultés économiques» des Iraniens, a-t-il estimé devant des journalistes.
Ce qu'il faut, c'est «établir de la crédibilité» si une telle rencontre a lieu, a-t-il ajouté en déplorant tous les renoncements américains à des engagements internationaux (accord sur le nucléaire iranien, reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme «capitale d'Israël»...).
Mohammad Javad Zarif a aussi dit que le plan de coopération régionale que le président iranien doit présenter cette semaine à l'ONU visait à créer une «Coalition pour l'espoir».
Il a dit espérer réunir au sein de cette coalition, aux côtés de l'Iran, des pays comme l'Irak, le Qatar, Oman, Koweït et les Emirats arabes unis, mais aussi l'Arabie saoudite.
Le Yémen, en guerre et où la situation reste «très peu claire», pourrait la rejoindre ultérieurement, a-t-il ajouté.
Cette coalition agirait sous «l'égide de l'ONU» car l'implication de l'organisation mondiale servira de «lien avec la communauté internationale», a plaidé le ministre iranien.
Elle agira sur le fondement de «deux principes, la non-agression et la non-intervention» dans les affaires des pays, a aussi fait valoir M. Zarif.