Des sources informées à AlAhed: 900 agents d’«Israël» non-inscrits au télégramme 303…les anciens détenus en action
Par AlAhed
Depuis la diffusion de l'information relative à l'arrestation de l'agent israélien Amer Elias Al-Fakhoury par la direction de la Sûreté générale, cette nouvelle est à la une sur le plan politique, sécuritaire, social et médiatique.
Cet intérêt accordé à l'affaire découle de plusieurs raisons:
1-La responsabilité d'Al-Fakhoury au sein des milices de l'agent Antoine Lahed, puisque cet homme était le commandant de la prison Khiam et le responsable direct de la torture et de la répression de la mutinerie dans la prison qui a fait deux martyrs.
2-Le nettoyage du statut judiciaire de l'agent Al-Fakhury dont le nom a été éliminé du télégramme 303.
3-L'audace affichée par cet homme lors de son retour au Liban, accompagné à l'aéroport d'un général de l'armée libanaise. Ce militaire haut gradé l'avait même accompagné à la direction de la SG.
Les anciens détenus se soulèvent
Le retour de l'agent Al-Fakhoury au Liban a provoqué la colère des anciens détenus de la prison de Khiam. En effet, ces détenus le connaissent bien et avaient souffert de ses abus.
La prisonnière libérée Maryam Jaber raconte comment les agents criaient lors de l'arrivée d'Al-Fakhoury à la prison, les sommant au silence puisque cet homme ne veut écouter leurs voix.
Les prisonniers ont longtemps souffert des directives données par Al-Fakhoury pour les torturer par différents moyens barbares, dont les chocs électriques, arrivant à la prison individuelle, et à la répression par la force de la mutinerie menée dans la prison le 25 novembre 1989. Des bombes fumigènes furent alors lancées contre les détenus.
Le prisonnier Ahmad Yehya a rapporté qu'Al-Fakhoury l'a menacé un jour en lui affirmant avoir tué 17 hommes de la résistance. Il a ajouté qui si les Israéliens lui laissaient le choix, il aurait tué tous les prisonniers. Plus tard, il a entrepris de réprimer la mutinerie par la force, ce qui a fait deux martyrs parmi les détenus, Bilal Kamal Al-Salmane et Ibrahim Abou el-E…
Pour ces raisons, et depuis l'arrestation d'Al-Fakoury, les prisonniers libérés ont entamé leur action, les sit-in et ont déposé des plaintes judiciaires contre l'agent, exhortant la Justice militaire à ne pas le remettre en liberté, à la suite de l'inculpation décidée par le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Peter Jermanos. Ils ont demandé que cet homme subisse la peine capitale.
Les prisonniers ont été provoqués par le suivi américain de l'affaire d'Al-Fakhoury, puisque ce dernier possède la nationalité américaine. Cependant, depuis son arrestation et plus tard lors de l'interrogatoire, la juge d'instruction militaire, Najat Abou Chakra, a refusé la présence de la délégation américaine, même de son avocate américaine, aux séances d'audition.
Les prisonniers ont observé un sit-in en face du tribunal et attendu la décision de la juge qui a émis un mandat d'arrêt contre Al-Fakhoury. Ce fait a été une lueur d'espoir, avant l'arrivée de leurs plaintes au tribunal militaire.
Les sources des détenus libérés ont affirmé qu'ils présenteront leurs témoignages sur les abus commis par l'agent Al-Fakhoury, devant la juge Abou Chakra, surtout que le verdict émis à son encontre en 1996, n'a point évoqué son rôle comme commandant de la prison de Khiam.
Les Renseignements de l'armée entament leur action
Les faits précités ont poussé la direction des renseignements de l'armée à agir. Le général qui a accompagné Al-Fakhouri a été interrogé dans la direction des renseignements et a été mis à la disposition du commandement de l'armée.
Des sources bien informées ont indiqué à Al-Ahed, que le nombre d'agents israéliens dont les noms étaient éliminés du télégramme 303, a atteint les 900 personnes.
A la suite de la grande lacune divulguée par le retour de l'agent Al-Fakhoury, les sources ont précisé que les renseignements de l'armée évaluent les dossiers de tous les agents dont les noms étaient éliminés de la liste, comptant dans cette évaluation sur les témoignages des prisonniers libérés et des personnes lésées par ces agents. Les sources affirment que les noms de toux ceux qui ont été impliqués dans la torture et le meurtre, seront réinscrits au télégramme 303.
Leçons à tirer
Le retour de l'agent israélien Amer Al-Fakhoury constitue un véritable test pour la rue libanaise et pour ceux qui oeuvrent secrètement ou publiquement pour le retour des agents israéliens au Liban. Ce retour a en outre prouvé que les chefs d'accusation contre les personnes accusées d'abus contre les Libanais ne tombent pas par obsolescence. Ce terme qui doit être éliminé des verdicts émis contre les agents.
Enfin une question se pose: Un agent comme Al-Fakhoury, qui connait bien ses crimes, comment ose-t-il revenir au Liban? A-t-il été chargé d'une mission par ses maitres et vers où se dirigent les faits?
Les sources affirment que celui qui a joui d'un statut spécial auprès des renseignements israéliens, travaillait dans l'unité sioniste 504 et puis avec le Chabak, et puis il est entré aux Etats-Unis et selon la recommandation du commandant des milices, Antoine Lahed, ne peut renoncer à ses convictions criminelles.