L’Iran continue d’accroître son stock d’uranium enrichi, selon l’AIEA
Par AlAhed avec Reuters
L'Iran continue d'enfreindre certains termes de l'accord de 2015 sur son programme nucléaire en augmentant son stock d'uranium enrichi, et ce à un degré de pureté supérieur au seuil limite, déclare l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dans son rapport trimestriel sur l'Iran publié vendredi.
L'AIEA, qui est chargée de surveiller l'application du Plan d'action global commun (PAGC, ou JCPOA selon l'acronyme anglais), indique que la République islamique a constitué un stock de 241,6 kilos d'uranium enrichi, au-dessus de la limite de 202,8 kilos fixée à Vienne, et que son taux d'enrichissement est de 4,5%, alors qu'elle avait accepté avec les grandes puissances un seuil de 3,67%.
Un an jour pour jour après le retrait américain de l'accord de Vienne décidé par Donald Trump, l'Iran a entamé le 8 mai dernier un processus de désengagement par étapes, tous les 60 jours, afin de pousser les Européens à tenir leurs promesses de compensation des sanctions américaines.
Le stock d'uranium enrichi ne représente cependant toujours qu'une fraction des tonnes d'uranium enrichi que possédait l'Iran avant l'accord de Vienne.
Son taux d'enrichissement reste loin du taux de 20% qu'il appliquait avant 2015 et du taux de 90% considéré comme nécessaire pour obtenir de l'uranium de qualité militaire.
L'Iran promet de se désengager davantage le 6 septembre. Téhéran pourrait alors relever à 20% son degré d'enrichissement ou redémarrer ses centrifugeuses actuellement à l'arrêt.
Le rapport laisse également entendre que la coopération entre l'Iran et l'AIEA s'est quelque peu détériorée. «Les interactions en cours entre l'Agence et l'Iran (...) requièrent une coopération totale et dans les délais de l'Iran. L'Agence continue de poursuivre cet objectif avec l'Iran», dit l'AIEA.
Un haut diplomate a toutefois déclaré que Téhéran n'avait pas modifié son degré de coopération et que les inspecteurs de l'AIEA pouvaient toujours se rendre sur tous les sites qu'ils souhaitaient.
Le message viserait plutôt à encourager l'Iran à répondre à des questions restées en suspens qu'à faciliter l'accès aux sites, a-t-il ajouté sans autres précisions.