AlAhed à Khan Cheikhoun ... c’est ainsi que les terroristes se sont enfuis
Par Mohamad Eid*
Le bureau politique de l'armée arabe syrienne n’a pas tardé à inviter les journalistes pour se rendre à Khan Cheikhoun, la plus grande ville de la campagne méridionale d'Idlib et des zones libérées de la campagne du nord de Hama. Cette invitation attendue, coïncidait avec la déclaration faite par l'armée sur l’opération militaire menée et sur l'importance stratégique des villes et des villages libérés, cela n’a calmé ni notre motivation, ni notre curiosité à visiter des villes qui, jusqu'à tout récemment, étaient des forteresses que les terroristes pensaient invulnérables avant qu’ils ne soient irréversiblement vaincus.
Un voyage parmi les décombres
Malgré les décombres et les destructions le long de la route jusqu’à Khan Cheikhoun, la plus grande ville de la campagne méridionale d’Idlib, une certaine lueur de beauté se voyait à travers les plaines et les champs qui relient les belles villes rurales de la région. Le premier progrès fut la purification de la ville et de son entourage tels que Mehrdeh, Skeilebya et autres des terroristes. Ces régions ont payé un lourd fardeau. L’incapacité des terroristes à infliger des pertes à l’armée les a poussés à prendre pour cible les civils qui représentent le point faible de l’opération militaire lancée depuis avril. Cette opération a pu remporter selon le concept militaire des résultats ayant dépassés toutes les attentes.
La voiture nous a conduit depuis la campagne de Hama vers la ville de Khan Cheikhoun, la perle de la victoire de l’armée syrienne, en passant par Kafar-Zita, et Al-Hbeit. Il est à noter que la zone de destruction diminuait plus qu’on s’approchait de Khan Cheikhoun. Le commandant militaire qui nous accompagnait a expliqué au site AlAhed que les groupes terroristes ont tenté de protéger la ville à travers des lignes de défense avancées dans la campagne nord de Hama, où les combats les plus acharnés ont eu lieu. «Avec la chute des premières lignes de défense, les terroristes se sont sentis incapables de résister malgré le soutien de la Turquie. Ils ont commencé à fuir la région, ce qui a conduit à la diminution de l'intensité des affrontements, notamment que les autres zones ont été libérées par peur de l'armée», a-t-il ajouté.
La libération de la ville d'Al-Hbeit a permis à l'armée arabe syrienne de se déplacer en toute vitesse vers Khan Cheikhoun, notamment depuis son axe nord-ouest. Le bref arrêt à Al-Hbeit, nous a permis de vérifier la version du responsable du bureau politique de l'armée arabe syrienne qui nous a raconté que lorsqu'il s'était rendu dans la ville en compagnie du ministre de la défense syrienne Ali Ayoub, il avait vu «d'énormes tunnels et fortifications, formant une ville entière souterraine difficile à pénétrer et c’était grâce à la fermeté et à la volonté des soldats de l'armée arabe syrienne, qu’elle a été libérée aussi vite».
C'est ainsi qu’avançaient les troupes
À Khan Cheikhoun, la destruction étendue sur des zones limitées montrait la capacité de l'armée à sélectionner avec précision les cibles. «Les frappes aériennes ont paralysé les opérations de coordination entre les groupes de terroristes au sein de la ville, ce qui a ouvert la voie à l’armée à travers l'axe nord-ouest, les forces qui avançaient de l'est ont rencontré ceux qui avançaient de l'Ouest, permettant ainsi de contrôler la route internationale Alep - Hama à partir de Khan Cheikhoun, c’est alors que les terroristes ont choisi de fuir avant qu’ils ne soient assièges, laissant derrière eux de nombreuses mines terrestres et des charges explosives qui ont été prises en charge par les démineurs de l’armée», a expliqué le commandant militaire à AlAhed.
La chute de Khan Cheikhoun a nécessairement conduit au blocus de la dernière enclave des terroristes dans la campagne nord de Hama, appelé le triangle de la mort, formé de Murk, Latamneh et Kafrzita. En interrogeant l'officier syrien sur la superficie totale récupérée par l'armée syrienne il a signalé que «la superficie était de 427 kilomètres carrés, comprenant une géographie difficile et complexe, libérée en un temps record ». En ce qui concerne la dimension stratégique de la victoire, le commandant syrien a souligné que «Khan Cheikhoun s’est transformée en une base de départ pour les soldats de l'armée syrienne dans la province d'Idlib. Cet exploit aura de nombreuses répercussions à partir du fait qu'Idlib est devenu très proche, d'autant plus que l'armée a réussi à isoler Khan Cheikhoun de Maarat al-Nouman qui serait peut-être sa prochaine destination. Plus important encore, les terroristes ont été démoralisés, c'est ce que nous avons constaté lorsqu’ils fuyaient les combats et évitaient tout affrontement».
Les larges options de progression
Au cours de notre visite, certains soldats ont trouvé l’occasion de se reposer après les derniers affrontements. Avant de faire une petite sieste, l’un des soldats a murmuré que le sommeil avait un goût différent après la victoire «mais nous dormons les yeux ouverts» a-t-il ajouté.
Après Khan Cheikhoun, l'armée syrienne semblait avoir de nombreux choix. Lorsque nous évoquons Sotchi, son fameux accord, la zone tampon et les autres accords politiques, la seule réaction des officiers et des soldats fut le sourire. Puis l’un des soldats a expliqué en toute fermeté que «la force uniquement nous a permis de nous réunir à Khan Cheikhoun. Idlib fait partie de notre territoire et nous savons comment la récupérer».
Les opérations de ratissage se poursuivaient à Khan Cheikhoun parallèlement aux célébrations de la victoire. Mais les visages poussiéreux aux grands yeux fixés vers l’horizon, se préparaient à autre chose… ce qui signifie que la libération de Khan-Cheikhoun est certes un grand exploit mais qu’il n’est sans doute pas le dernier.
*Traduit par l’équipe du site