Zarif a rejeté une rencontre avec Trump au bureau ovale
Par AlAhed avec sites web
Un mois plus tard, alors que les tensions entre Washington et Téhéran augmentaient rapidement, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a reçu une invitation inattendue: rencontrer le président Donald Trump au bureau ovale. M. Zarif a rejeté cette invitation. C’est ce qu’a révélé vendredi dernier le journal américain The New Yorker.
L’ouverture diplomatique a été faite par le sénateur Rand Paul, républicain du Kentucky, lors d’une réunion avec M. Zarif à New York le 15 juillet, selon des sources américaines et iraniennes et un diplomate bien informé.
Avec la bénédiction du président Trump, Paul travaillait sur cette idée depuis plusieurs semaines, en consultation avec la Maison Blanche et le département d’État. Un intermédiaire avait contacté les Iraniens au nom de Paul trois semaines avant l’arrivée prévue de M. Zarif à New York pour des réunions aux Nations Unies.
Le 14 juillet, la veille de son départ pour New York, Paul a discuté de l’Iran avec le président, alors qu’il jouait au golf avec Trump à Sterling, en Virginie.
Le 15 juillet, Paul et son conseiller principal, Doug Stafford, ont rencontré Zarif dans l'élégante résidence de l'ambassadeur américain d'Iran, sur la Cinquième Avenue, à un pâté de maisons du Metropolitan Museum.
Les deux hommes ont d'abord parlé de problèmes de longue date, notamment le programme nucléaire de Téhéran, ainsi que de récentes flambées soudaines dans le golfe Persique, selon les sources.
Au cours d'une conversation d'une heure, le chef de la diplomatie iranienne a proposé à Paul des idées sur la manière de mettre fin à l'impasse nucléaire et de répondre aux préoccupations de Trump.
Parmi celles-ci figurait l’idée que le Parlement iranien pourrait codifier, en droit, une fatwa émise par le Leader de la Révolution islamique, initialement en 2003 et à nouveau en 2010, interdisant la production ou l’utilisation d’armes nucléaires.
«Nous considérons haram (interdit) l'utilisation de telles armes et nous insistons qu'il est du devoir de chacun de faire des efforts pour protéger l'humanité contre ce grand désastre», avait déclaré sayed Ali Khamenei en 2010.
M. Zarif a également déclaré que l'Iran pourrait faire avancer la ratification du soi-disant «Accord additionnel». Le protocole, qui a déjà été signé et ratifié par cent quarante-six pays, permet des inspections internationales plus intrusives – sur des sites nucléaires déclarés ou non dans les États membres – à perpétuité.
Paul a proposé que le diplomate iranien expose les mêmes idées à Trump en personne. Le président, a déclaré Paul, l'avait autorisé à se réunir dans le bureau ovale «dès cette semaine-là».
Un porte-parole de la Maison Blanche a refusé de commenter l'invitation enregistrée.
Après sa rencontre avec Paul, M. Zarif a transmis l’ouverture aux dirigeants iraniens. Ils n’ont pas approuvé une réunion, à ce moment-là. Le président iranien Hassan Rohani doit assister à l'Assemblée générale des États-Unis le mois prochain.
M. Zarif a exprimé sa crainte que toute réunion ne se termine par une séance de photos sans substance, selon les mêmes sources.