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Algérie: un millier d’avocats manifestent pour une justice indépendante

Algérie: un millier d’avocats manifestent pour une justice indépendante
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Par AlAhed avec AFP

Un millier d'avocats ont manifesté ce jeudi à Alger pour réclamer l'«indépendance de la justice» et la libération des personnes incarcérées pour possession du drapeau berbère durant les manifestations contre le régime, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Les avocats sont libres et n'acceptent pas l'humiliation», ont scandé les avocats venus de plusieurs régions du pays et qui se sont d'abord rassemblés devant le tribunal de Sidi Mhamed, dans le centre de la capitale.

«Nous sommes descendus dans la rue pour défendre l'indépendance de la justice et réclamer la libération de tous les prisonniers politiques», a déclaré à l'AFP Me Mokrane Ait Larbi.

Les avocats ont notamment réclamé la libération de Lakhdar Bouregaâ, un célèbre vétéran de la guerre d'indépendance placé en détention préventive fin juin après avoir été inculpé d'«outrage à corps constitué et atteinte au moral de l'armée».

Plus de 30 manifestants sont par ailleurs actuellement emprisonnés à Alger pour avoir contrevenu à la récente interdiction du drapeau culturel amazigh (berbère) lors des manifestations réclamant un changement de régime en Algérie depuis fin février.

Me Mostefa Bouchachi, qui assure la défense de nombre de ces détenus est sorti protester.

«Les avocats veulent une justice indépendante, un Etat de droit et des libertés et sont convaincus que beaucoup de prisonniers politiques ont été arrêtés sans aucun motif légal», a-t-il affirmé.

Les avocats, qui ont boycotté les audiences prévues ce jeudi, ont ensuite défilé jusqu'au siège de l'Assemblée nationale, près du tribunal, après avoir forcé un cordon de police.

«Voleurs, vous avez pillé le pays» ou encore «pour un état civil et non un état militaire», ont-ils scandé devant l'Assemblée, où était déployé un important dispositif policier.

Ahmed Gaïd Salah, le chef d'état-major de l'armée devenu de facto l'homme fort du pays depuis la démission le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika, a explicitement mis en garde mercredi ceux qui cherchent à faire croire que l'Algérie n'est pas - ou plus - un «Etat civil».

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